Salomon Kalonda, qui était en possession d'une arme à feu lors de la marche de l'opposition du 20 mai, selon le lieutenant-colonel Patrick Kangoli, conseiller juridique de l'état-major général des renseignements militaires, fait face à plusieurs chefs d'accusation, dont l'incitation du personnel militaire à agir contre le devoir et la discipline, la mise en danger de la sécurité de l'État et la possession illégale d'armes.
Selon des sources du renseignement militaire, Kalonda est accusé d'avoir maintenu des contacts constants avec des dirigeants du mouvement du M23 et du gouvernement rwandais dans le but de renverser le pouvoir en place et de le remplacer par un ressortissant katangais. Selon les mêmes sources, il était en contact avec des personnes telles que Runiga Jean-Marie, Vincent Karega et des proches de James Kabarebe.
Par ailleurs, le proche collaborateur de Moïse Katumbi est également accusé d'avoir obtenu une protection personnelle de la part de membres des forces armées de la République démocratique du Congo sans autorisation de la hiérarchie militaire. Outre cela, les rapports des services de renseignement militaire indiquent que les communications du parti politique de Moïse Katumbi, Ensemble pour la République et Salomon Kalonda, étaient d'abord envoyées à Kigali avant d'être diffusées.
Pour les proches de Salomon Kalonda, il s'agit d'une invention grossière
Les accusations portées contre Salomon Kalonda sont extrêmement graves. Cependant, ces accusations sont vivement rejetées par sa famille politique, qui parle d'une chasse bien organisée par le pouvoir en place, qui entend utiliser tous les moyens possibles pour écarter les opposants avant les élections présidentielles prévues pour la fin de l'année en cours.
Pour l'ancien ministre d'État honoraire, Christian Mwando, les griefs retenus par la DEMIAP contre le conseiller spécial Salomon Kalonda Della ressemblent à une mauvaise copie de l'affaire des Mercenaires. Pour l'ancien ministre de l'Union sacrée de la Nation, "c'est triste pour le pays".
"Six jours de détention illégale pour monter un dossier honteux contre Salomon Kalonda. La roue tourne, a dit Moïse Katumbi lorsque le FCC a monté un dossier de 600 mercenaires contre lui ! Demain est un autre jour et l'État de droit reviendra un jour dans ce pays ! Vivement décembre 2023", a déclaré Promesse Matofali, député du Nord-Kivu et membre d'Ensemble.
Et au sujet de la possession d'une arme à feu par Salomon Kalonda, Michael Tshibangu, également proche collaborateur de Moïse Katumbi, a expliqué qu'il ne serait pas surpris de voir les services de renseignement militaire brandir comme preuve la photo que les membres du parti au pouvoir ont partagé en masse sur la toile. "Le 20, personne n'a fouillé Salomon. Les talibans ont partagé sur Twitter une photo de quelqu'un qu'ils pensaient être Salomon. Les vidéos et les photos ont montré qu'il ne s'agissait pas de Salomon. Qui a vu Salomon avec une arme le 20 ? La manifestation était en public ? Une photo d'une autre personne qu'ils ont confondue avec Salomon. C'est comme s'ils venaient sur les réseaux sociaux pour recueillir les renseignements à partir des tweets des talibans… Ce n'est pas différent du dossier des 600 mercenaires. Un dossier monté de toutes pièces”, lâche-t-il.
À ceux qui jubilent déjà sur la toile, Michael Tshibangu semble surpris que ces gens se réjouissent déjà sans que Kalonda n’ait été jugé et sans qu’il ait eu surtout la possibilité de démontrer que les accusations portées contre lui sont fausses. “Sans respecter la présomption d'innocence, vous concluez que les carottes sont cuites ? Combien de fois des personnes ont-elles été accusées, mais une fois au tribunal, les accusateurs ont été incapables de fournir des preuves”, a-t-il ajouté.
CongoRassure