
Un tête-à-tête entre le Président Emmanuel Macron et le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi, a eu lieu samedi au Palais de la Nation. Au cours de cette rencontre les deux Chefs d’État ont évoqué les questions de sécurité et d’investissement et de coopération.
Lors de la conférence de presse conjointe qui a suivi leur tête-à-tête, E. Macron a rappelé aux autorités congolaises leur responsabilité quant à la pacification de l’Est de la République Démocratique du Congo, soulignant que la RDC ne devrait pas être un butin de guerre.
Le Président Français a demandé aux congolais d’être « intraitables avec tous les voisins de la région quand ils viennent vous piller…et nous serons à vos côtés ». Pour lui, « Le pillage de la RDC doit cesser. Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre ».
Cependant, l’une des déclarations de la conférence de presse qui ont le plus eu d’écho a été la remarque d'E. Macron que « vous n’avez pas été capable de restaurer votre souveraineté, c’est une réalité, il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur de cette affaire ». Cette remarque soulève des questions sur la position de la France envers la RDC et ses voisins, en particulier le Rwanda, d’autant plus que Kinshasa désigne Kigali d’être l’instigateur depuis plusieurs années de l’insécurité qui sévit dans sa partie Est.
En effet, le président français n'a pas condamné directement le Rwanda pour son agression contre la RDC, via son bras armé le M23. Cette omission a été vivement critiquée par plusieurs mouvements citoyens congolais qui estiment que la France a choisi le mauvais côté de l'histoire en ne condamnant pas directement le Rwanda. La coalition citoyenne pour le Congo a déclaré que « En refusant de condamner directement le Rwanda pour son agression contre la RDC, la France a choisi le mauvais côté de l'histoire et elle devra tirer les conséquences de son choix qui sabote le peuple congolais et tout ce que peut offrir de bien un partenariat sincère RDC-France ».
Ayant été interpellé d’être resté flou sur la question congolo - rwandaise, en ne condamnant pas Kigali et encore moins le président Rwandais, le président Emmanuel Macron s’est défendu d’avoir été clair sur la question.
« j’ai été très clair sur la condamnation du M23 et de ceux qui le soutiennent. Nous dénonçons, nous condamnons. Il y a un processus qui avance. Je préfère faire confiance et s’il ne le respectent pas, il doit y avoir des sanctions” a-t-il expliqué. « On l'a fait, par des groupes qui sont d'ailleurs des groupes incluant aussi des congolais », a ajouté E. Macron.
Pour sa part, le Président Tshisekedi a déclaré que les annonces d'E. Macron étaient satisfaisantes mais encore théoriques, et qu'il restait dubitatif quant à la bonne foi de ceux qui ont agressé la RDC. Il a souligné qu'il vérifierait les engagements d'E. Macron quant aux sanctions contre le Rwanda si ce dernier continue de piller la RDC.
CongoRassure