Le ministre congolais de la Défense et des Anciens Combattants est revenu sur la création d'un corps de réservistes en République Démocratique du Congo pour la défense de la sécurité nationale en cas de besoin.
Ce sujet qui continue de susciter un tollé dans la classe politique congolaise a récemment été au Centre d’un point de presse organisé par le Ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire et membre de la Commission Défense et Sécurité lors de sa visite à Goma.
Pour le ministre Gilbert Kabanda, qui a réitéré le même message le 8 mars dernier lors de sa visite à Bukavu, au Sud-Kivu, cette réserve de l'armée de défense proviendra des communautés ou des groupes de résistance et d'autodéfense qui, animés par la volonté de rechercher la paix, ont décidé de défendre la nation en cas d'agression.
Evoquant la guerre entre l'Ukraine et la Russie, Gilbert Kabanda souligne que "c'est une réserve de la Défense. C'est donc une réserve au profit de la Nation. Réserve est peut-être un nouveau mot chinois, mais il existe dans tous les pays du monde. Même devant nous, il y a une réserve. Vous savez que même en Ukraine, ceux qui se battent contre la Russie et vice versa sont censés être des militaires, mais la majorité d'entre eux sont des civils qui font partie de la réserve ukrainienne ou russe pour défendre leur pays", a déclaré le ministre de la défense nationale.
Il précise que tout citoyen qui considère que le pays est attaqué a le droit de le défendre conformément à l'article 63 de la Constitution de la RDC.
"Tout citoyen, c'est bien dit dans l'article 63 de la constitution, qu'il considère que le pays est attaqué, il a le droit de le défendre, nous allons maintenant formaliser cela dans un texte de loi pour que nous ayons aussi une réserve qui, maintenant par exemple, pourra se battre aux côtés des FARDC. Ce sont des réservistes qui, une fois leur travail terminé, retournent à leurs activités habituelles où ils sont pris en charge d'une autre manière par l'Etat », a-t-il expliqué.
Cette proposition de loi reste contestée par plus d'un politicien congolais, activiste des mouvements citoyens et des groupes de pression actifs en RDC. Ils estiment que la légalisation de ces anciennes machines à tuer qui ont combattu à maintes reprises les forces loyalistes est loin d'être une solution adéquate pour contribuer à la consolidation de la paix en RDC.
Diddy MASTAKI, Goma