
La Cour de cassation de la République démocratique du Congo vient de rendre son verdict attendu dans l'affaire très médiatisée de Jean-Marc Kabund, ancien bras droit de Félix Tshisekedi et ancien premier vice-président de l'Assemblée nationale. La décision, qui condamne Kabund à plusieurs années de prison suscite des réactions passionnées et est différemment accueilli dans l’opinion.
Kabund a été reconnu coupable de plusieurs infractions, dont l'outrage envers les institutions du pays, notamment le Parlement et le Gouvernement, ainsi qu'une offense au chef de l'État. Ces charges découlaient d'une déclaration faite lors d'une conférence de presse en juillet 2022, où il avait critiqué le gouvernement en place. Cependant, depuis le début de cette affaire, la défense de Kabund a affirmé que les preuves nécessaires à sa condamnation faisaient défaut et a maintenu l'espoir de l'acquittement de l’ancien homme fort du régime en place devenu entre-temps un opposant à ses anciens camarades de parti.
La décision de la Cour de cassation est accueillie avec des sentiments mitigés. Maître Kadi Diko, l'avocate de Kabund, qualifie la peine de "sévère" en soulignant que la Cour a cumulé les peines pour chaque infraction, aboutissant ainsi à 7 ans de servitude pénale. Cette décision ajoute une nouvelle atteinte à un dossier déjà fortement médiatisé, alors que Kabund avait déjà passé plus d'une année derrière les barreaux de la prison de Makala, commentent ses soutiens.
Par ailleurs, la controverse autour de cette affaire ne se limite pas à la décision de la Cour, mais touche également à la perception de l'indépendance du système judiciaire en RDC. Alors que certains applaudissent la décision de la Cour comme un signe de l'indépendance du système judiciaire et que Kabund doit être tenu responsable de ses déclarations, certains critiques soutiennent que le jugement de Kabund est politiquement motivée.
CongoRassure