
À ce moment, la mobilisation pour les élections prévues fin décembre prochain en RDC est tous azimuts, des questions sur le sort des déplacés de la guerre du M23 dans les Rutshuru et Masisi, au Nord-Kivu divisent l’opinion publique.
Dans un focus sur cette question, la population, essentiellement issue de la communauté des déplacés reste perplexe et éprouve le sentiment de se choisir un président de la république lors de cette élection présidentielle.
Se référant à la constitution de la république Démocratique du Congo, ils prouvent que la participation à cette élection est un droit civique garanti à tout citoyen Congolais par les textes légaux du pays, mais restent consternés par les allures que présente la centrale électorale à moins d’un mois des élections qui semblent écarter une franche de la population de cet exercice démocratique.
D’ailleurs peu avant la campagne électorale, facteur qui vient de rassurer la communauté de la tenue des élections dans le délai constitutionnel, certains politiques Congolais, membres de l’opposition avaient désisté de déposer leurs candidatures sans la population de ces deux (02) territoires en proie à la guerre qui est maintenant à environ deux (02) ans sans relâche en dépit du cessez-le-feu bilatéral édicté par les chefs d’états de la région.
Mais munis des cartes d’électeurs, cette population de Rutshuru et Masisi dont la majorité absolue vit dans des camps des déplacés dans la zone sous contrôle du régime de Kinshasa, où ils ont également obtenu cette pièce donnant le droit d’élire lors des dernières identifications et enrôlement des électeurs, cherchent à avoir une carte blanche pour voter pour un président de la république de leur choix bien que les législatives sont pour l’heure quasi impossibles pour eux avant que leurs milieux ne soient pacifiés.
« Comme la CENI avait réussi à nous enrôler dans les sites des déplacés, nous souhaitons qu’elle soit dans l’obligation de tout mettre en œuvre pour que nous puissions aussi avoir des bureaux de vote dans ces mêmes sites où par dérogation pour que nous puissions aussi élire le président de la république. C’est de notre droit de le réclamer », fait savoir un déplacé interrogé par CONGORASSURE.CD mardi 21 novembre.
Toutefois, et les politiques, et les membres du bureau de la CENI, personne ne s’est pas encore prononcée à ce sujet. « Or écarter cette population à participer à l’élection présidentielle est anti-constitutionnel et fera qu’il y ait manque de consensus dans ces élections », souligne un analyste politique de Goma.
Cela va faire deux (02) fois de suite qu’une partie de la population de la province du Nord-Kivu soit écartée des l’élection présidentielle, après celle de Butembo-Beni et Maï-Ndombe écartée en 2018, les unes suite à l’épidémie d’Ebola et les autres suite à la recrudescence de l’insécurité dans leur province.
Diddy MASTAKI, Goma