<p>Image d’illustration. Une photo prise lors d’une altercation entre la police et les manifestants. © Droits tiers. </p>
BENI : Bras de fer entre les autorités et la synergie des mouvements citoyens, le Forum de Paix joue au sapeur-pompier
A travers une note d’information adressée au maire de la ville de Beni, la synergie des mouvements citoyens et des groupes de pression a récemment annoncé la tenue de journées » ville morte » ainsi que l’organisation de manifestations d’envergure dans la ville de Beni dans le but de décrier l’insécurité persistante et ainsi exiger la fin de l’état de siège.
Image d’illustration. Une photo prise lors d’une altercation entre la police et les manifestants. © Droits tiers.
Réagissant à cette note, le commissaire principal supérieur Narcisse Muteba Kashale a déclaré qu’il n’était pas favorable à la tenue de ces manifestations dans sa juridiction.
« A la lecture du tract susmentionné, son contenu a attiré mon attention particulière car il s’inscrit dans une logique d’exciter et d’atteinte à l’ordre public ; aussi, je tiens à vous notifier mon avis défavorable quant à l’organisation de journées ville morte et de grandes manifestations dans la ville de Beni”, a déclaré l’autorité urbaine dans une lettre officielle adressée au responsable de la synergie des mouvements citoyens et groupes de pression.
Dans le même temps, le commissaire principal supérieur Narcisse Muteba Kashale a réaffirmé que « l’organisation des manifestations populaires viole les dispositions de l’ordonnance n° 21/016 du 6 mai 2021 relative à la mise en œuvre de l’état de siège sur une partie du territoire de la République démocratique du Congo ».
Face à cette polémique, les réactions sont nombreuses dans la ville de Beni. Si certains habitants encouragent l’initiative de la synergie des mouvements citoyens et des groupes de pression, d’autres, se référant à des expériences antérieures, soutiennent que la tenue des » journées ville morte » n’a jamais apporté une solution tangible aux problèmes de la région.
Pour le Forum de la Paix, un cadre d’échange citoyen travaillant à Beni, “il est temps d’en appeler à la conscience des deux parties”.
“Nous avons enregistré trop de morts ! Si les acteurs qui contribuent à la Paix utilisent la violence pour retrouver cette Paix, alors cela n’a pas de sens”, affirme Me Justin Matete, membre du Forum de la Paix.
Les autorités appelées à se rapprocher de la population
Tout en déplorant l’attitude de chien et de chat observée entre les autorités urbaines et les initiateurs des journées ville morte, le Forum de la Paix lance un appel à l’apaisement et demande la collaboration entre les deux parties, “au maire de se rapprocher de ses administrés (les jeunes des mouvements citoyens), afin de parler le même langage. A ce dernier d’être aussi souple aux conseils et orientations des partenaires”, recommande le Forum de la Paix.
Par ailleurs, la structure reconnaît que les troubles continuent à être enregistrées dans la communauté, notamment, des vols à main armée malgré le couvre-feu, et note le paradoxe de la situation.
Enfin, le Forum de la Paix dit partir du principe “qu’au lieu de s’engager dans un bras de fer, alors qu’aucune des parties n’a tort, l’idéal serait de se concentrer sur la paix, en abordant le problème ensemble”.
Rappelons qu’une série de journées “ville morte” couplées à des manifestations d’envergure ont été annoncées dans la ville de Beni à partir du lundi 24 janvier prochain. Ces activités initiées par la synergie des mouvements citoyens et des groupes de pression visent à exprimer la consternation de la population face à l’insécurité persistante ainsi qu’à exiger la fin de l’état de siège jugé inefficace.
Nicole Lufungi, Beni
