
Au Nord-Kivu, le gouverneur militaire ne s’occupera désormais que de la gestion politique et administrative de la province
Cette décision est de nature à apaiser ceux qui, par le passé, ont vivement plaidé pour que le gouverneur militaire soit seulement cantonné à la gestion politique et administrative du Nord-Kivu. Ils espéraient que cela changerait la situation sur les différentes lignes de front où les militaires combattent à travers la province.
Finalement, la décision a été prise par la haute hiérarchie du pays. Afin de redynamiser les opérations militaires dans la province du Nord-Kivu, où les FARDC combattent simultanément les terroristes de l’ADF et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, le gouverneur militaire ne pourra plus participer directement aux opérations sur les différents champs de bataille.
Dans un télégramme, le chef d’état-major de l’armée vient de clarifier la structure du commandement militaire dans la province du Nord-Kivu, province sous état de siège depuis plus d’un an. Le numéro un des FARDC retire les prérogatives militaires du gouverneur militaire de cette province au profit du nouveau commandant intérimaire de la zone opérationnelle Sukola 2 en la personne du général de brigade Bitangalo Clément. Cet officier remplace le général major Cirimwami Péter, qui a été muté à son tour à la 32ème région de la province de l’Ituri.
Cette décision intervient au moment où la province du Nord-Kivu fait face à une résurgence du mouvement du 23 mars soutenu par Kigali. La force négative constituée par cette mutualisation des rebelles et des éléments de l’armée rwandaise occupe plusieurs localités de la province, dont la cité frontalière et stratégique de Bunagana.
Quant aux raisons de ces changements inattendus, certaines sources affirment qu’un problème de commandement a été constaté sur la ligne de front de Rutshuru. Ce dysfonctionnement aurait conduit à la chute de Bunagana et de plusieurs autres localités environnantes. Une version totalement rejetée par une source militaire.