
Beni – Agriculture: La jambose rouge, un fruit doux au centre d’un commerce fructueux
Par Nicole Lufungi –CongoRassure/Beni
La région de Beni regorge une diversité à couper le souffle des fruits exotiques. Parmi ces merveilles, on compte la jambose rouge, appelée encore pomme d’eau ou encore pomme d’amour, vulgairement appelée « mari » par les habitants de la région.
Rouge foncé ou rosé, ce fruit charnu à noyau a un goût sucré et acide, sa chair juteuse fait penser à la pomme. Son arbre, le jambosier, est originaire de la Malaisie.
Production et saisons
A Beni, l’une des régions où pousse facilement cet arbre, on connaît deux saisons par an dont l’une de mars à juin et la seconde d’octobre à décembre, pendant cette période, la jambose rempli les marchés de Beni, aux prix diversifiés mais adaptés à la poche de presque tout le monde.
Rendement
Pour ceux qui récoltent sur les arbres à domicile, la récolte et l’écoulement se fait d’une manière facile comme nous explique madame masika honorine habitante du quartier kanzuli-nzuli. « C’est pendant la saison de mars, surtout pendant le mois d’avril que nous avons une quantité importante. À chaque cueillette on obtient facilement deux bassins de vingt litres, chacun rempli des fruits. Je revends directement aux vendeuses ambulantes, à un prix de trois fruits à 200 FC. Elles revendent à leur tour à 100fc la pièce » explique t-elle. Elle indique gagner entre 200 et 500 milles francs congolais après une saison, car elle a plusieurs arbres de jambose dans sa parcelle.
Cependant, d’autres personnes n’ayant pas de jambosier à domicile ni de champs, vont se ravitailler au près des grossistes dans les milieux ruraux de la ville, à l’exemple de Kasoki Ghislaine, une femme au foyer âgée d’une trentaine d’années. «Je vais jusqu’à Bunzi, Nogera et Sayo(Zone périphériques de beni, sur l’axe beni-mangina) pour acheter en gros mes fruits, parfois au prix de 4 pièces à 100fc. En ville je revends au prix double voire triple » dit-elle fièrement. Avant de poursuivre d’un air inquiet : « Le problème se pose lorsque je n’ecoule pas toute la marchandise faute de la clientèle. Mes fruits pourrissent et j’enregistre une perte ». Pour cette courageuse dame, la jambose constituerait une vraie source de revenu pour la population locale et pour le gouvernement, si et seulement si la zone était industrialisée. Selon elle, ces fruits serviraient dans la fabrication « des jus, des confitures et même des produits cosmétiques.»
«J’aimerais que le gouvernement installe ici des usines de transformation pour que nos fruits soient bien conservés et consommés » conclut-elle, avant de poursuivre son chemin, son bassin plein des fruits sur la tête.
Rappelons que la jambose rouge, étant un fruit tropical, son arbre pousse facilement dans des régions chaudes comme celle de Beni, son fruit rougeâtre délicieux et rafraîchissant est riche en eau, calories, fibres ainsi qu’en vitamines B2, B6 et C.