
Beni : Ayant fui les atrocités dans le Ruwenzori,Juliene rêve retourner un jour dans son village (Témoignage)
Par Nicole Lufungi –CongoRassure / Beni
Au Nord-Kivu, les tueries et les atrocités que traversent quotidiennement la ville et le territoire de Beni, sont à la base des déplacements réguliers de la population des zones où sévit l’insécurité vers les zones jugées stables.
Aujourd’hui, dans le cadre de la journée mondiale des réfugiés, www.congorassure.com est allé à la rencontre de Katungu Julienne dans un site pour déplacés, construit par l’agence des nations unies pour les réfugiés (UNHCR).
Initialement venue de Halungupa, une localité située à une trentaine des kilomètres au Nord de Beni, elle s’était réfugiée à Bulongo. « Au lendemain des premières attaques dans mon village à Halungupa en mi-2020, nous avions fui pour Bulongo ». Elle indique que sur place la vie n’était pas facile. « Quelques mois plus tard, nous étions de nouveau attaqués, parfois nous passions la nuit dans la brousse par crainte, fuyant les rebelles », se souvient-elle. « C’est à ce moment là que mon mari et moi avions décidé de nous rendre à Beni car cette vie nomade avec les enfants ne valait plus la peine ».
À peine arrivée à Beni en décembre dernier, Juliene et sa famille, jadis habitués à une vie de campagne où l’on trouve tout au champs, ont eu à affronter une vie urbaine ou presque tout nécessite de l’argent. « Nous avons été obligés de vendre notre moto afin de réunir un peu d’argent pour pouvoir démarrer une nouvelle vie. J’ai dû envoyer certains de mes enfants chez leurs tantes car je n’arrivais plus à les nourrir », confie t-elle avec un air triste. « Au début, nous habitions dans une maison de location. Deux mois plus tard, nous étions incapables de payer le loyer, c’est ainsi que nous sommes venus vivre ici, sur le site » poursuit-elle.
Juliene vit désormais dans l’un des abris construits par le UNHCR à Beni au quartier Ngongolio. Elle fait aussi partie de ceux qui ont été appuyés en non-vivres. Elle a reçu un kit constitué d’un matelas, des couvertures, une lampe solaire et des seaux. Elle s’en réjouit mais son unique souhait reste celui de voir son village pacifié et qu’elle puisse y retourner.
« Ici, je m’endors paisiblement, les organisations humanitaires nous viennent en aide, je m’en réjouis. Cependant, j’aimerais un jour retourner chez moi, car là bas j’ai tout ce qu’il faut pour vivre. »Julienne demande de ce fait aux autorités de tout faire pour que la paix revienne dans sa région.
Notons que, comme Juliene, les personnes déplacées sont nombreuses en ville de Beni. Elles vivent difficilement dans des familles d’accueil et d’autres sont dans des abris transitionnels comme c’est le cas de Juliene.
Les dernières statistiques de l’UNHCR parlent de plus de onze mille à dix-sept mille ménages déplacés enregistrés en ville de Beni depuis décembre dernier.