
Beni: « l’instabilité dans la région rend parfois la tâche difficile à UNHCR(Ibrahim Diane)
Par Nicole Lufungi –CongoRassure / Beni
S’exprimant devant la presse dans le cadre de la journée mondiale des réfugiés, le chef du bureau de UNHCR, Ibrahim Diane, en a profité pour vulgariser le thème de la dite journée : « Ensemble on peut tout réussir », thème retenue pour cette année 2021.
Il a par la même occasion appelé la population de Beni de demeurer solidaire et collaborant, car selon lui, « les organisations humanitaires ont un seul but, celui de venir en aide à la population et c’est à travers une étroite collaboration avec les couches sociales que le UNHCR pourra identifier les problèmes et y apporter solution», a-t-il dit.
Ibrahima Diané a par ailleurs salué la solidarité dont la population de Beni a toujours fait preuve lorsqu’il s’agit d’accueillir les déplacés. « Avant d’arriver ici, ces personnes ayant fui les hostilités ont d’abord été accueillies dans des familles, dans des salles de classe, ou encore dans des églises. Cette attitude de la population est louable et nous l’encourageons », a-t-il confié.
Abordant les défis, il souligne que l’instabilité qui ronge la région rend parfois la tâche difficile à UNHCR et ses partenaires. Selon lui, depuis le début cette année, à cause de l’insécurité, ils ont eu du mal à se rendre à Kasindi, « pourtant la population a aussi besoin d’aide de ce côté là » déplore Ibrahima Diané. Il indique aussi que pour se rendre à Oicha, ils font recours au convoi de la Monusco. «Cette triste réalité ne nous facilite pas la tâche. Nous recommandons au gouvernement de veiller au rétablissement total de la sécurité dans cette zone, pour que nous puissions agir paisiblement en faveur des populations » conclut-il s’adressant aux autorités politico-administratives.
En ce qui concerne les tensions régulières entre la population et les organisations humanitaires, le chef du bureau de l’UNHCR au grand Nord-Kivu a déclaré que cette attitude a été plusieurs fois observée dans des zones en conflit. « Il arrive que la population s’attaque aux humanitaires, c’est fréquent », a-t-il dit, tout en déplorant ces actes qui sont parfois à la base du retrait de certains acteurs dans la zone.
Il tient tout de même à rappeler aux chevaliers de la plume que c’est dans leur devoir de sensibiliser la population ainsi que de faire comprendre à celle-ci que les organisations humanitaires ne viennent que pour aider. « Nous recommandons aux journalistes de multiplier les sensibilisation auprès de la population dans le but de renforcer les interactions entre les organisations humanitaires et la population.»
Notons qu’en marge de la journée mondiale des réfugiés, le UNHCR en collaboration avec AIDES a procédé à une distribution des non-vivres à trente-neuf ménages cantonnés dans les abris transitionnels construit par la même organisation sous la demande du gouvernement local.