
Beni: Un deuxième imam qui dénonçait les pratiques des ADF criblé des balles au sortir de la prière à la mosquée de Mavivi
Par la Rédaction –Congorassure
C’est une nouvelle qui secoue sérieusement, la soirée de ce mardi, toute la communauté musulmane de la République Démocratique du Congo ainsi que la population du territoire de Beni, au Nord-Kivu. Des hommes porteurs d’armes à feu ont surgi de nul part avant d’ouvrir le feu sur le Cheikh Jamali Moussa, à quelques mètres de son domicile. La victime revenait d’une séance de prière à la mosquée de Mavivi, à une dizaine de kilomètres du centre ville de Beni.
Quelques minutes après le fait, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), ont débarqué sur le lieu où les assaillants sont passés à l’action car alertées par les crépitements des balles. Les éléments de la force régulières ont découvert la victime baignant dans son sang mais encore se battant pour rester en vie.
Selon des sources sur place, l’armée a dépêché le Sheikh Jamali Moussa à l’hôpital général de Beni pour essayer de limiter le dégât. Tout espoir était permis car le porte parole des opérations sokola 1 Grand-Nord, le lieutenant Antony Mualushayi a indiqué brièvement que « la victime respirait encore mais qu’il était dans un état critique aux soins intensifs ».
Malheureusement, malgré tous les efforts déployés par les militaires et le staff médical, l’imam n’a pas survécu et a succombé de ses blessures.
Le Cheikh Jamali Moussa, imam à la mosquée de mavivi et président de la société civile du groupement de batangi mbau, était connu pour son intégrité et son patriotisme hors pair. Depuis longtemps, à travers ses multiples dénonciations et alertes sur les mouvements et hostilités des rebelles ADF, le Sheikh participait à sa façon à la pacification de la région.
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« C’est un homme bon, un homme au milieu du village qui plaidait pour toutes les confessions religieuses confondues en région de Beni » s’exclame un habitant de Beni, à l’annonce de la disparition brusque du Sheikh Moussa
« Trop c’est trop,on doit nous dire ce qui se passe réellement » réagit quant à lui, un pratiquant musulman de Beni et proche de la victime. « C’était un homme bien. C’est sa droiture qui a précipité sa mort » commente-t-Il.
Des sources proches de l’Imam tué renseignent qu’il leur avait déjà fait part des menaces qui pesaient sur sa personne. L’imam qui était également un leader d’opinion en territoire de Beni, avait assuré ses proches être serein et ne rien craindre face à ces diverses menaces.
Pour l’instant à Mavivi où a été tué le Sheikh Moussa, quelques coups de balles sont entendus. Les éléments de l’ordre essaient de disperser une manifestation improvisée par les jeunes en colère après l’assassinat du Cheikh.
Le 1er mai dernier, un autre haut responsable de la communauté musulmane en territoire de Beni avait été assassiné dans la mosquée de Beni, Mupanda. Le Sheikh Aliamin président de la communauté Islamique du Congo-Beni, et chargé des cultes avait été fusillé à bout portant par des inconnus armés. Son assassinat avait ému toute la République et les services spécialisés avaient ouvert une enquête qui se poursuit jusqu’à ce jour.
C’est donc un deuxième responsable de la COMICO-Beni à être assassiné à l’espace de deux semaines.