

Butembo : L’exploitation économique des enfants inquiète!
Par Martin Leku –Congorassure/Butembo
Plusieurs enfants de six à quinze ans sont actuellement employés pour des fins économiques en ville de Butembo, au Nord-Kivu. La plupart d’entre eux déclarent être envoyés par leurs propres parents par manque des personnes susceptibles d’assurer leurs survies. Cette pratique expose ces vulnérables à plusieurs dangers dont la Covid-19 et d’autres maladies de main sale.
7 heures locales, des écoliers et élèves partent à l’école tandis que les enfants marchands se frayent le chemin dans cette ambiance matinale pour vendre leurs marchandises. Les plus visibles dans la matinée, sont ceux qui vendent soit des beignets soit du pain. Certains font la course derrière les voyageurs pour ne fut-ce que gagner un sou.
Ces jeunes travailleurs font la ronde du marché central de Butembo, chaque jour jusqu’à l’écoulement des produits. D’autres fois, après avoir épuisé le stock, certains retournent à la maison ou chez les ravitailleurs pour s’approvisionner à nouveau.
« C’est ma mère qui m’envoie pour vendre des beignets. Je quitte la maison à 8 heures 30 pour y retourner à 17heures. Je le fais chaque jour. En cas d’une perte d’argent on me prive de nourriture cette nuit là », relate une fille âgée de 12 ans, rencontrée au marché central, entrain de vendre des beignets. Elle fait malheureusement partie de ces enfants qui sont souvent envoyés par leurs parents.
Vers 10 heures de Butembo, c’est une autre catégorie qui prend la relève. Ce sont les vendeurs des emballages, sachets, sacs et autres, qui signent leur apparition. Très souples, ces petits commerçants côtoient leurs clients jusqu’à l’achat de leurs marchandises. Curieusement, quelques-uns d’entre eux font le marketing de leurs produits, on peut dire qu’ils ont appris sur le tas. Mais, certains travaillent jusqu’au plus tard 19 heures.
Une autre catégorie des enfants commerçants, entre en scène à partir de 18 heures. Les petits commerçants de cette catégorie, se sont spécialisés dans la vente des stimulants (des aphrodisiaques). Ces enfants fréquentent des milieux dangereux tels que des bars, boites de nuit, bistrots, hôtels, pour trouver des clients. C’est impuissant qu’on le voit faire des navettes entre les points chauds de la ville.
Une exploitation que condamne Maître Maguy Panza. La chargée de vulgarisation au sein de l’organisation Femmes juristes pour les Droits de la femme et de l’enfant (FJDF) déclare que ce type de pratique représente une « exploitation économique flagrante ». Elle viole la loi portant protection de l’enfant ratifiée par la République Démocratique du Congo.
Elle note également une méconnaissance de cette loi par un plus grand nombre des habitants de Butembo. « À Butembo, peu des parents sont informés des droits de l’enfant. Il faut encore une sensibilisation suffisante pour abolir certains abus physiques et moraux », indique Maître Maguy Panza.
Cette défenseuse judiciaire prévient les auteurs de ces exploitations, qu’il existe de sanction pénale. « Le travail d’un enfant est encadré par l’article 58 de la loi portant protection d’enfant. Et ce qui est interdit est assorti d’une sanction », a-t-elle précisé.
In fine, il est triste de constater que pris par le commerce et autres occupations, ces enfants ne bénéficient pas de l’enseignement de basée prôné par le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi. Les autorités devraient s’atteler davantage sur la question.