
À Goma, dans l'Est de la République Démocratique du Congo, des opérateurs économiques œuvrant dans le secteur des Hydrocarbures regroupés au sein de l'association des pétroliers du Nord-Kivu sont entrés en grève Jeudi pour dénoncer la lourdeur administrative à laquelle sont soumis les membres de cette association malgré la situation sécuritaire non rassurante à leurs entreprises et réclamer l'arbitrage dans le but de faire respecter les prix des produits pétroliers à la pompe.
Selon des sources au sein de l'APENOKI, plusieurs stations-service n'ont pas fonctionné jeudi dans plusieurs quartiers et avenues de la ville de Goma suite à ce malaise de non application de la structure de prix des produits pétroliers.
Les pétroliers en grève assurent que le prix de vente actuellement appliqué dans leur zone « décapitalise leurs entreprises au point qu’elles ne sont plus en mesure de renouveler leurs stocks » et dénoncent des disparités de traitement.
À Goma, troisième ville du pays, le prix de l’essence à la pompe est fixé à 3.400 francs congolais depuis un temps alors que d'autres opérateurs pétroliers bénéficiaires des avantages frauduleux de l'état, le vendent à 2.600 FC en violation de la loi et au détriment des opérateurs qui payent des tâxes exorbitantes.
Plusieurs stations-service étaient donc restées fermées et des attroupements s’étaient formés pour attendre un moyen de transport en commun.
« J’ai marché cinq kilomètres pour rejoindre mon lieu de travail à cause de la fermeture des stations-service », a déclaré un habitant de Ndosho, rencontré par CONGORASSURE.CD.
« Pourquoi le gouvernement a-t-il laissé les sociétés pétrolières aller en grève au lieu d’anticiper en négociant avec elles ? Pour cinq litres d’essence, j’ai dû payer plus de 30.000 francs congolais au lieu de 17 000 », a réagi Moussa Fazili, un chauffeur de taxi de Goma, très remonté.
Les autorités du Nord-Kivu, ont invité « les pétroliers de Goma à faire montre d’un esprit patriotique et d’un sens élevé de responsabilité en cette période de guerre du M23 dans certains territoires de la Province du Nord-Kivu » afin d’obtenir l'arbitrage et la révision du prix du litre, « dans un esprit de concertation et pour l’intérêt de tous ».
Daudi Amin