
La ville de Goma fait face à une nouvelle forme d’insécurité économique : la circulation croissante de faux billets de 1 000 Francs Congolais. Une situation qui suscite l’inquiétude des commerçants et des habitants, particulièrement dans les zones d’échanges proches des territoires contrôlés par les rebelles du M23.
Selon plusieurs témoignages recueillis auprès de vendeurs du marché central et de changeurs de monnaie, ces faux billets se mêlent aux vrais sans difficulté, profitant du manque d’information de la population.
Comment les reconnaître ?
Le détail le plus frappant se trouve dans le positionnement du filigrane. Sur un billet authentique de 1 000 CDF, le filigrane traverse le premier et le deuxième zéro de la valeur « 1000 ». En revanche, sur les faux billets récemment détectés, le filigrane apparaît dans le dernier zéro.
« À première vue, ils semblent vrais. Mais à force de manipuler de l’argent, on commence à remarquer la différence. Les faux billets sont souvent un peu plus rigides ou ont une impression légèrement floue », explique un vendeur de crédits téléphoniques à Birere.
Cette fraude monétaire serait alimentée par le manque de liquidités dans les zones sous occupation du M23, notamment dans les Rutshuru et Masisi, où les circuits financiers officiels sont largement désorganisés. Pour compenser, des réseaux informels auraient mis en circulation de faux billets, notamment pour payer des biens, des services ou faire du troc avec les populations voisines.
Les autorités monétaires n’ont pas encore communiqué officiellement sur la situation, mais des acteurs de la société civile appellent à une campagne de sensibilisation urgente, notamment à travers les radios locales, pour éviter que les petits commerçants et les consommateurs ne soient les premières victimes de cette fraude.
En attendant une réaction des services de l’État, les habitants de Goma sont appelés à plus de prudence, à vérifier les billets avant chaque transaction, et à signaler tout cas suspect aux autorités compétentes.
Diddy MASTAKI