
Jonas Kasimba, acteur politique et homme d'affaires natif de la province du Nord-Kivu, est préoccupé par le fait que de nombreux élèves ne vont plus à l'école suite aux violences déclenchées par les combattants rebelles, notamment ceux du M23, des ADF et de la CODECO dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Dans une brève déclaration du vendredi 20 janvier 2023, à l’intention des décideurs ainsi qu’à celle de ceux qui sèment la terreur dans l'Est du pays, Jonas Kasimba est revenu sur le caractère apolitique de l'éducation. Ce Notable du Nord-Kivu soutient que le gouvernement devrait sérieusement se préoccuper du sort des enfants dans les territoires actuellement occupés par les assaillants.
"Le secteur de l'éducation est apolitique. crescendo, l'éducation est une base pour la construction de la nation. Le mois de septembre de l’année 2022 a marqué l'ouverture de l'année scolaire en RDC et ici je me préoccupe du sort des enfants dans les territoires occupés", a déclaré Jonas Kasimba.
Cette déclaration intervient alors que la rentrée scolaire a été troublée dans plusieurs agglomérations de l'Est du pays. Dans plusieurs d'entre elles, selon des témoignages de sources locales, il n'y a presque plus d'enseignants et certaines écoles ont été endommagées pendant les combats. Dans d’autres cas, les salles sont occupées par des déplacés ayant également fui les combats.
Officiellement, la rentrée scolaire 2022-2023 a bien eu lieu en septembre 2022, comme annoncé par le ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Tony Mwaba. Cependant, dans plusieurs régions du pays, notamment dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, plusieurs enfants n'ont pas pu retourner à l'école en raison de la situation sécuritaire.
Dans les territoires de Beni, Irumu, Djugu, Rusthuru et bien d'autres, des centaines d'enfants ne vont plus à l'école. Certains simplement parce que les écoles ont fermé, d’autres ont fui les attaques armées ou les affrontements violents entre belligérants et vivent désormais loin de leurs maisons et de leurs écoles.
Pourtant, en août dernier, le ministre de l'éducation Tony Mwaba, tout en indiquant que cette question ne pouvait être discutée en public en raison de sa nature sécuritaire, avait rassuré que le gouvernement avait des stratégies qu'il mettrait en place et que la rentrée scolaire se ferait sur le territoire national, y compris dans ces zones de conflit, que ce soit à Bunagana ou en Ituri.
La déclaration de Tony Mwaba a à l’époque été reprise par son collègue en charge de la communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qui à son tour avait assuré de la volonté du gouvernement de faire du secteur de l'éducation un pilier essentiel du développement durable. Il avait particulièrement réitéré l'engagement du gouvernement à ne ménager aucun effort pour que la rentrée scolaire 2022-2023 soit paisible. "Une chose est sûre, la rentrée scolaire sera effective le 5 septembre 2022 sur l'ensemble du territoire national", avait-il déclaré.
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