
Une conférence-débat historique sur les 18 ans d'existence de la Constitution de la République Démocratique du Congo s'est déroulée ce samedi au palais du peuple à Kinshasa, organisée par l'Institut pour la Démocratie, la Gouvernance, la Paix et le Développement de l'Afrique (IDGPA). L'événement a réuni des personnalités éminentes, parmi lesquelles le Ministre de l'industrie et Ancien Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, ainsi que des professeurs d'universités spécialistes en sciences politiques et administratives.
Julien Paluku Kahongya, également expert en décentralisation et doctorant en SPA à l'Université de Kinshasa, a donné un exposé captivant sur le thème "Regard politologique sur la Constitution de la RDC : Une Décentralisation piégée ?".
Fort de son expérience dans la territoriale, Julien Paluku préconise la révision constitutionnelle pour faire de la décentralisation un instrument de développement pour la République Démocratique du Congo.
Il est revenu sur le monstre que la Constitution a pu créer en handicapant le bon fonctionnement de la décentralisation. Ainsi, la constitution en son article 3 érige la ville, la commune, le secteur et la chefferie en entité territoriale décentralisée jouissant d'une autonomie de gestion.
Cependant, le Doctorant Julien PALUKU n'est pas d'accord car la ville par exemple a son territoire de travail localisé dans la commune pour exécuter son programme. Conséquence : On a 4 niveaux de taxation sur un même contribuable, à savoir le pouvoir central, les provinces, la ville et la commune. Donc, un télescopage administratif et financier.
Bref, dans cet environnement que la constitution a créé, va-t-il contribuer réellement au développement de la RDC ou en être un obstacle? s'est 'interroge le Doctorant Julien PALUKU KAHONGYA.
Le Professeur André Mbata, Directeur Exécutif de l'IDGPA, a plaidé en faveur de la reexamination de la loi fondamentale en tenant compte de ses forces et faiblesses. De leur côté, le Professeur Jean-Luc Esambo a souligné l'importance d'organiser la gouvernance au pays pour éviter les coups d'Etat institutionnels et militaires, tandis que le Professeur Jacques Ndjoli a plaidé pour la relecture et la réécriture de la constitution actuelle.
Pour conclure, le Professeur Isdore Ndaywel a insisté sur la mise en place d'une commission pluridisciplinaire pour évaluer la constitution de février 2006, tout en dénonçant les insinuations d'un agenda caché entretenu par une main politique invisible pour réviser cette constitution.
Cette conférence-débat a été l'occasion pour ces éminentes personnalités de partager leurs analyses et recommandations pour l'avenir de la Constitution de la RDC. Le débat a été riche en idées et a suscité des réflexions profondes sur la nécessité d'une révision constitutionnelle pour garantir le développement du pays.
Daudi Amin