
Alors que le retour en RDC par Goma de l’ancien président Joseph Kabila est annoncé, Kinshasa réagit et ravive les soupçons sur ses liens présumés avec le groupe armé.
Plusieurs sources concordantes annoncent l’arrivée dans la ville de Goma du président honoraire Joseph Kabila Kabange. Pourtant, le fief du Nord-Kivu est en pleine zone de conflit entre les FARDC et les rebelles du M23.
Un retour qui ne passe pas inaperçu
L’ancien chef de l’État congolais, Joseph Kabila, est annoncé à Goma, capitale du Nord-Kivu, une région largement sous contrôle des rebelles de l’AFC/M23. Son retour, confirmé par son entourage, intervient près de deux semaines après l’annonce de sa réapparition sur la scène politique, après une longue absence en Afrique australe.
Ce retour intervient dans un contexte sécuritaire explosif, alors que les Forces armées de la RDC (FARDC) affrontent les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa. La ville de Goma est fortement impactée, activités économiques paralysées, population déplacée, et pertes humaines considérables.
Le gouvernement rappelle les soupçons sur ses liens avec le groupe rebelle
Lors du briefing gouvernemental de ce samedi à Lubumbashi, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a été interrogé sur cette présence remarquée de l’ex-président. Il a rappelé que le Président Félix Tshisekedi avait déjà évoqué des liens présumés entre Joseph Kabila et le M23.
« Le Président de la République en avait déjà parlé : son prédécesseur était lié au M23. Si nous évoquons ceux qui ont combattu pour l’intégrité du pays, il y a notamment Laurent-Désiré Kabila, qui a juré de ne jamais trahir le Congo. Aujourd’hui, nous connaissons l’ennemi et ses complices. »
Patrick Muyaya a également souligné le paradoxe du moment :
« N’oubliez pas que Joseph Kabila a combattu le M23. Symboliquement, cela a du sens. Mais les actes posés ont des conséquences. Cela fait 30 ans que cette situation dure. »
À cette occasion, le porte-parole du gouvernement a également insisté que la guerre actuelle ne peut être résolue uniquement par le chef de l’État, mais exige l’engagement de tous les Congolais.
« Cette guerre ne concerne pas seulement le Président Tshisekedi. Nos compatriotes du Kivu méritent de vivre dans la paix. »
Joseph Kabila justifie son retour
Dans une déclaration faite début avril , Joseph Kabila avait déjà expliqué son retour par la dégradation de la situation sécuritaire et la faiblesse des institutions. Il avait alors indiqué avoir choisi de revenir en RDC par l’Est du pays, théâtre principal du conflit.
Accusé à plusieurs reprises d’entretenir des liens avec les groupes armés, en mars dernier, Joseph Kabila avait fermement nié ces allégations.
Toutefois, son retour par la ville de Goma soulève de nombreuses questions sur les enjeux politiques à venir en RDC. L’apparition de Joseph Kabila dans une zone de guerre, où les FARDC luttent pour reprendre le contrôle face au M23, ravive les discussions autour de son rôle présumé aux côtés de ce groupe rebelle soutenu par Kigali.
La Rédaction