Le président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi et le président du Rwanda, Paul Kagame se retrouvent ce jeudi 04 décembre 2025 à Washington pour finaliser, sous la médiation du président américain Donald J. Trump, un nouvel accord qui vise à mettre fin aux conflits dans la région des Grands-Lacs.
La Maison-Blanche a même déjà confirmé, via sa porte-parole Karoline Leavitt, lundi dernier, la tenue de la rencontre, évoquant « un accord historique en voie de conclusion », dans la continuité du texte signé le 27 juin dans la capitale américaine.
Pour le professeur Bahati Lukwebo, deuxième vice-Président du Sénat, la RDC en acceptant d’aller à Washington, elle met en avant l’unité de sa nation.
Il a dit dans une publication sur son compte X, postée ce mardi matin.
« Kinshasa et Kigali sont attendus à Washington. En y allant, c’est l’unité de notre Nation que nous portons », a écrit Bahati Lukwebo.
« Chaque Congolaise et chaque Congolais aspire à la paix, à la sécurité et à la dignité. Nous avançons avec la force de tout un peuple, rassemblé par l’espoir d’un avenir apaisé. La RDC porte la voix d’un peuple qui refuse la peur et choisit la vie », a-t-il ajouté
Plusieurs hauts responsables dont le président de l’Assemblée nationale Aimé Boji Sangara ont déjà pris la direction de Washington. La RDC veut afficher une position unie, prête à défendre une ligne jugée ferme mais réaliste.
La partie congolaise rappelle trois exigences présentées comme « non négociables » :
1. Retrait complet des troupes rwandaises du territoire congolais ;
2. Fin du soutien présumé de Kigali aux combattants de l’AFC/M23 ;
3. Refus de toute amnistie générale ou intégration massive des rebelles dans les FARDC.
Kinshasa assure attendre des « engagements concrets et vérifiables » avant toute avancée.
Kigali, en revanche, accuse la RDC d’ajouter de nouvelles exigences qui ne figurent pas dans l’accord du 27 juin. Un responsable rwandais rappelle que « le Rwanda se conforme au texte signé » et insiste sur le mécanisme conjoint prévu pour gérer tout différend.
À quelques heures du face-à-face, Paul Kagame a surpris en remaniant son équipe diplomatique : départ d’Olivier Nduhungirehe du ministère des Affaires étrangères et retour du général James Kabarebe comme conseiller en sécurité nationale.
Kigali parle d’un simple « ajustement administratif ». Mais plusieurs analystes y voient un signal : le président rwandais s’entoure de son cercle sécuritaire le plus proche avant des négociations à haut risque.
À Kinshasa, ce changement est interprété comme un indicateur de la sensibilité du moment notamment parce que Nduhungirehe était co-signataire de l’accord de juin.
Sur le terrain, la tension demeure palpable des deux côtés de la frontière. Un responsable congolais souligne que « la situation reste extrêmement instable », tandis que des médias Rwandais rappellent que la sécurité nationale demeure « non négociable ».
Pour Washington, cette rencontre pourrait marquer un tournant. Les États-Unis attendent un engagement personnel des deux chefs d’État pour garantir l’application effective de l’accord.
Reste à savoir si le 04 décembre ouvrira réellement la voie à une désescalade durable, ou s’il ne s’agira que d’une étape de plus dans un processus encore loin d’être consolidé.
Moïse Kashala