Un nouveau drame secoue la ville de Bunia, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Dans la nuit du 19 au 20 juin, un conducteur de moto-taxi nocturne communément appelé « hibou » a été assassiné près de l’Église catholique de Nyakasanza, en plein centre ville de Bunia chef-lieu de la province de l'Ituri. La victime, originaire du quartier Saio, a succombé à ses blessures après avoir été attaquée par des hommes non identifiés.
Ce nouveau meurtre a provoqué une vive tension dans le quartier. Des jeunes de Saio, visiblement en colère, menacent désormais de se rendre justice si leur sécurité n’est pas rapidement garantie par les autorités. Ils dénoncent une insécurité grandissante dans la ville, notamment à l’endroit des conducteurs de moto actifs durant la nuit.
« Nous sommes à bout. L’État doit prendre ses responsabilités. Si rien n’est fait, nous allons nous organiser pour nous défendre nous-mêmes », prévient un jeune leader local, qui a requis l’anonymat.
Les « hibouneurs », très actifs dans le transport urbain nocturne, dénoncent quant à eux un acharnement continu contre leur profession. Selon leur coordination, au moins neuf (09) taximen ont été tués et quarante-quatre (44) motos pillées entre janvier et juin 2025, rien qu’en ville de Bunia.
Jusqu’à présent, aucune communication officielle des autorités de sécurité n’a été faite sur cette dernière attaque. Cependant, la population appelle à un renforcement de la présence policière et militaire, en particulier dans les zones rouges de la ville, où les agressions deviennent récurrentes.
Cette nouvelle flambée de violences remet sur la table le débat sur la protection des acteurs économiques de nuit à Bunia, dans un contexte d’insécurité persistante en Ituri.
Joël Heri Budjo