Une série de braquages nocturnes à main armée secoue depuis plusieurs jours la chefferie des Babila-Babombi, dans le territoire de Mambasa. En l’espace d’une semaine, trois (03) attaques violentes ont été enregistrées dans les localités de Makumo, Lwemba et Rukwanza, faisant perdre à leurs victimes plus de 12 000 dollars américains, en plus de biens de valeur.
La dernière attaque en date remonte dans la soirée du samedi 21 juin 2025. Vers 19 heures, un groupe d’hommes armés, vêtus en tenue militaire, a fait irruption dans un dépôt de cacao à Makumo, chef-lieu du groupement Bangole. Après avoir menacé les occupants, les assaillants ont emporté une somme estimée à 200 dollars et un téléphone portable de marque Android, avant de tirer plusieurs coups de feu en l’air pour couvrir leur fuite.
Quelques jours plus tôt, le mardi soir vers la même heure, la localité de Lwemba avait été le théâtre d’un braquage d’envergure. Des hommes lourdement armés y ont ciblé le domicile d’un acheteur de cacao, repartant avec une somme importante de 12 000 dollars. Un acte qui a semé la panique dans le quartier et alimenté la peur parmi les opérateurs économiques locaux.
Le mercredi 18 juin, les mêmes modes opératoires ont été signalés au poste de santé de Rukwanza. Là aussi, des bandits armés ont tenté un pillage, mais leur attaque n’a pas abouti. Ils ont toutefois réussi à voler plusieurs téléphones appartenant au personnel soignant avant de s’éclipser dans la nature.
Des attaques coordonnées ?
Pour plusieurs observateurs, cette série d’incidents n’a rien de fortuit. Les agresseurs semblent être bien informés de leurs cibles, principalement des lieux où circulent d’importantes sommes d’argent ou du cacao prêt à l’exportation. Leur tenue militaire alimente par ailleurs les suspicions sur une possible infiltration ou complicité au sein des forces de sécurité.
La société civile hausse le ton
Face à cette montée de l’insécurité, la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH), antenne de Mambasa condamne fermement l’inaction des services de sécurité.
« Nous déplorons cette série d’attaques et exigeons des services compétents qu’ils prennent leurs responsabilités. Leur silence ou leur lenteur pourrait les faire passer pour complices », a déclaré Ram’s Malikidogo, coordonnateur de la CRDH/Mambasa.
Un appel à des mesures urgentes
La population, quant à elle, vit dans une peur permanente. Plusieurs commerçants évoquent déjà la possibilité de suspendre leurs activités si les autorités ne prennent pas rapidement des mesures pour sécuriser la région. Le cacao, principale richesse locale, risque d’en subir les conséquences, au détriment de toute l’économie locale.
Les autorités militaires et policières n’ont pas encore réagi officiellement à cette série d’incidents. Mais pour les habitants de Makumo, Lwemba et Rukwanza, le temps des promesses est révolu : ils veulent des actes concrets.
Joël Heri Budjo