La route nationale numéro 2, reliant Goma à Kirumba en passant par plusieurs zones stratégiques du Nord-Kivu, est de nouveau sous la menace constante d'hommes armés non identifiés. Après quelques mois d’accalmie relative, cette importante voie de ravitaillement économique et humain sombre à nouveau dans l’insécurité.
Des témoignages recueillis par Congorassure.cd font état de pillages quasi quotidiens perpétrés contre des motocyclistes et leurs passagers, notamment aux alentours de Mayi ya Moto, dans la partie du parc national des Virunga traversée par cette route.
« Nous traversons un moment difficile sur la route Goma-Kirumba, surtout à hauteur de Mayi ya Moto. Chaque jour, on nous dépouille de tout ce qui est argent et téléphones. Ces bandits arborent toujours des tenues militaires, ce qui ne nous permet pas d’identifier qui ils sont exactement », déplore un conducteur de moto-taxi, visiblement exaspéré.
Ce regain d’insécurité survient après la prise de contrôle de cette zone par les rebelles du M23, qui avait déjà fragilisé la sécurité et provoqué le déplacement de milliers de civils. Les victimes de ces actes de banditisme évoquent des embuscades bien organisées, souvent à des endroits stratégiques, rendant la circulation de plus en plus périlleuse, surtout pour les opérateurs agricoles.
Les agriculteurs, eux aussi victimes collatérales, tirent la sonnette d’alarme. Les centres de négoce de Kirumba, Kayna et Kibirizi, qui alimentaient jusqu’à récemment la ville de Goma en vivres frais, sont désormais difficiles d’accès, mettant à mal l’approvisionnement du chef-lieu du Nord-Kivu.
Face à cette situation, les habitants appellent les autorités provinciales et nationales à renforcer les dispositifs de sécurité le long de cet axe vital pour la survie économique et alimentaire de la région. Ils réclament également l'ouverture d'enquêtes pour déterminer l’identité des auteurs de ces actes criminels, dont la présence récurrente en tenue militaire alimente confusion et suspicion.
En attendant une réponse concrète, la peur continue de dicter sa loi sur la RN2, réduisant chaque trajet en une véritable course contre la mort.
Diddy MASTAKI