La terreur continue de hanter les territoires de l’est de la République Démocratique du Congo. Dix (10) corps de civils ont été déposés dans la soirée du jeudi 10 juillet à la morgue de l’hôpital général d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Ces dépouilles proviennent du territoire voisin d’Irumu, dans la province de l’Ituri, où une série d’attaques meurtrières a été enregistrée ces derniers jours.
Selon les informations recueillies auprès de sources locales et hospitalières, les victimes ont été tuées entre les 08 et 09 juillet 2025 dans une série d’incursions armées survenues entre les villages de Beu et Manyama, jusqu’aux abords de la rivière Samboko, en territoire d’Irumu.
Les assaillants, lourdement armés, ont ciblé des civils dans ces localités frontalières, connues pour leur vulnérabilité face aux attaques récurrentes de groupes armés. Les corps présentent des signes de violences extrêmes, selon les témoignages recueillis par les équipes médicales de l’hôpital d’Oïcha.
« C’est la consternation. Il s’agit de civils sans défense, dont certains ont été tués par armes blanches », déclare un agent humanitaire sous anonymat. La plupart des victimes seraient des agriculteurs surpris dans leurs champs ou sur les chemins reliant les deux villages.
Ces nouvelles tueries ravivent les inquiétudes sur la persistance de l’insécurité dans cette zone à cheval entre le Nord-Kivu et l’Ituri, déjà marquée par une forte présence de groupes armés, dont les rebelles des ADF (Forces démocratiques alliées), souvent accusés des pires atrocités contre les civils.
Malgré les opérations conjointes des FARDC et de l’armée ougandaise (UPDF), les incursions meurtrières se poursuivent, poussant les populations à fuir leurs villages vers des centres urbains plus sûrs comme Oïcha, Beni ou Bunia.
Les autorités locales et les organisations de la société civile appellent une nouvelle fois le gouvernement Congolais et ses partenaires à renforcer la présence militaire dans les zones rouges, à accélérer la réponse humanitaire, et à protéger les populations civiles qui continuent de payer le plus lourd tribut de l’insécurité dans l’Est du pays.
En attendant, les familles des victimes pleurent leurs morts et demandent que justice soit faite.
Diddy MASTAKI