Une vive panique a régné ce dimanche matin à la paroisse catholique d’Iga Barrière, dans le territoire de Djugu (Ituri), après une intervention des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Des fidèles ont été contraints de se cacher sous les bancs de l’église alors que les militaires encerclaient les lieux, selon plusieurs témoins sur place.
Des images et vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des chrétiens catholiques, visiblement à même le sol dans l’enceinte de l’église. L'incident est survenu au moment de la messe dominicale, provoquant un mouvement de panique parmi les paroissiens.
Des sources locales indiquent que cette intervention militaire serait liée à des soupçons de présence d’éléments armés dans les environs, possiblement liés à la milice CRP. Plusieurs habitants évoquent des affrontements en cours entre les FARDC et des miliciens présumés dans la zone.
« Les militaires ont encerclé l’église très tôt dans la matinée. Nous ne comprenons toujours pas ce qui se passe. C’est la panique totale », rapporte un fidèle contacté par téléphone.
Jusqu’à ce dimanche après-midi, aucune communication officielle n’a été publiée ni par les autorités militaires, ni par les responsables ecclésiastiques. L’absence de clarification nourrit les spéculations et accroît la peur dans la population.
Des voix commencent à s’élever au sein de la société civile pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une atteinte à la liberté religieuse et une mise en danger de la population civile.
« Les lieux de culte doivent rester protégés, même en période de conflit. Rien ne justifie de semer la terreur dans une église », s’indigne un défenseur des droits humains de Bunia.
Ce nouvel épisode intervient dans un climat d’insécurité persistante à Djugu, territoire marqué depuis plusieurs années par des affrontements entre groupes armés et forces régulières, avec un lourd tribut payé par les populations civiles.
Alors que l’armée reste silencieuse sur les motivations précises de son action à Iga Barrière, la population, elle, attend des réponses et des garanties de sécurité. Dans l’attente de plus d’éclaircissements, les appels se multiplient pour que les opérations militaires se fassent dans le strict respect des droits humains et de la sacralité des lieux religieux.
Joël Heri Budjo