Des violents affrontements ont éclaté tôt le matin du mardi 15 juillet dans les villages de Kakondo et Nyabanira, situés sur l’axe Binza dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Selon des sources locales, les combats opposent les rebelles du M23, soutenus par des unités de l’armée Rwandaise, aux combattants du groupe armé Rwandais des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda).
Les hostilités, qui se sont intensifiées depuis trois jours, mettent gravement en péril la population civile. Des témoignages recueillis sur place évoquent des scènes de panique généralisée, des familles déplacées, et plusieurs maisons incendiées.
« Ils disent traquer les FDLR, mais ce sont les civils qui payent le prix fort. Nous vivons cachés depuis trois jours, sans eau ni nourriture », témoigne un habitant ayant fui Kakondo.
Le M23, rébellion accusée à plusieurs reprises par Kinshasa et l’ONU d’être soutenue activement par le Rwanda, justifie son offensive par une « opération de nettoyage » contre les éléments FDLR présents dans la région. Toutefois, cette justification est loin de convaincre les acteurs humanitaires et les observateurs locaux, qui dénoncent des attaques systématiques contre des villages sans défense.
Les autorités provinciales n'ont pas encore réagi officiellement à la situation. Toutefois, la société civile de Rutshuru interpelle le gouvernement congolais et la communauté internationale à intervenir de toute urgence pour protéger les populations civiles prises entre deux feux.
Cette nouvelle flambée de violence intervient dans un contexte de fragilité sécuritaire persistante dans l'est de la RDC, où plusieurs groupes armés locaux et étrangers se disputent le contrôle de territoires stratégiques, souvent au détriment des populations innocentes.
Diddy MASTAKI