Dans une déclaration ferme adressée à l’opinion nationale et internationale, Iracan Unen Gratien de Saint-Nicolas, député national de Bunia-ville et candidat à la présidentielle de 2028, exige le rappel immédiat du gouverneur militaire de l’Ituri face à la dégradation sécuritaire dramatique observée à Djugu.
Depuis le 13 juillet, le territoire de Djugu est le théâtre de violences d’une rare intensité : au moins 13 civils ont été tués, plusieurs villages incendiés, des églises attaquées en plein culte, et des pillages organisés sous les yeux d’une population livrée à elle-même.
« Le commandement militaire provincial a échoué. Le gouverneur doit être rappelé à Kinshasa pour s’expliquer sur les dérives sécuritaires qui coûtent des vies chaque jour », déclare Iracan dans un communiqué publié lundi 21 juillet.
La société civile de la chefferie des Bahema Baguru, épicentre des violences, signale des collusions présumées entre certains militaires des FARDC et des groupes armés locaux, ce qui accentue la méfiance de la population envers ses autorités.
« L’armée est en partie infiltrée, et la population a perdu confiance. Rester silencieux, c’est être complice », ajoute Iracan.
Le député s’indigne également de l’absence totale de réaction du gouvernement central et du mutisme de la communauté internationale face à cette flambée de violence qui s’installe dans la durée.
Au-delà du rappel du gouverneur, Gracien Iracan propose un plan d’urgence articulé autour de quatre axes :
1. Le déploiement d’une force conjointe FARDC-UPDF, sous la supervision active de la MONUSCO, dans les zones à haut risque;
2. La mission d’enquête indépendante avec l’implication d’autorités judiciaires congolaises et de partenaires internationaux ;
3. La communication officielle du gouvernement central, pour reconnaître les faits, rassurer la population et présenter un plan concret ; et
4. Les sanctions ciblées contre tout acteur sécuritaire ou politique impliqué dans les violences.
« Pas de vengeance, mais la justice »
Gracien Iracan en appelle également au calme et à la retenue des communautés victimes, appelant à résister aux discours de haine.
« Ce n’est pas le moment de tomber dans la vengeance. L’État doit punir les coupables et protéger les innocents, c’est une exigence de dignité nationale », conclut-il.
Alors que la situation humanitaire devient critique à Djugu, l’appel au rappel du gouverneur militaire résonne comme un signal fort d’un leadership qui refuse la banalisation des massacres.
Joël Heri Budjo