Dans le centre commercial de Lopa, d’habitude animé par les échanges des marchands et les cris des enfants, une atmosphère de peur s’est installée. Ce lundi, plusieurs miliciens de la Codeco, armes visibles à la main, ont été aperçus déambulant librement dans cette localité située à 35 kilomètres au nord de Bunia.
Selon des témoins, ces hommes se réclament d’un groupe armé en « mission de traque » contre les éléments de la CRP, une faction active dans le secteur. Mais leur simple présence suffit à plonger la population dans l’angoisse.
«Ils sont là, ils font la loi, fouillent les maisons, interrogent les jeunes. Et aucune autorité ne bouge », déplore un habitant, visiblement inquiet.
La situation est d’autant plus préoccupante qu’elle intervient en plein état de siège, une mesure d’exception censée renforcer le contrôle militaire sur les zones en conflit. Pourtant, à Lopa, ce sont les milices qui semblent contrôler le terrain.
Des leaders communautaires, interrogés par notre rédaction, évoquent la montée d’un climat de tension et craignent des affrontements imminents ou des représailles contre des civils pris entre plusieurs fronts.
« C’est un avertissement. L’absence de réaction des autorités va encourager d’autres groupes à faire pareil », alerte un membre de la société civile de Djugu.
Aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée du côté des autorités provinciales ou militaires, laissant place à une inquiétude grandissante dans l’opinion publique.
Joël Heri Budjo