Libération des prisonniers exigée : le M23 fait planer l’ombre d’un blocage à Doha
| Sécurité
Le fragile processus de paix entre le gouvernement congolais et l’alliance AFC/M23 se heurte à un nouveau blocage.
Le coordinateur politique du mouvement rebelle, Corneille Nangaa, a annoncé ce samedi que le M23 ne participerait plus aux discussions de Doha tant que ses membres détenus par Kinshasa ne seraient pas libérés.
« Il est hors de question pour l’AFC/M23 de reprendre le chemin de Doha tant que le régime ne s’engage pas à prendre les mesures de rétablissement de confiance, notamment la libération des personnes injustement arrêtées », a-t-il déclaré.
Lire également : Reprise des combats entre le M23 et les Wazalendo malgré l’accord de Doha
Plus de 700 détenus selon l’AFC/M23 : un frein aux négociations
Le mouvement rebelle affirme que plus de 700 de ses membres sont actuellement incarcérés, une affirmation que les autorités n’ont pas encore confirmée. Le M23 considère ces arrestations comme une violation des engagements pris à Doha et réclame un geste fort pour rétablir la confiance avant toute reprise des pourparlers.
Réponse prudente de Kinshasa : la question intégrée à l’accord final
Du côté du gouvernement congolais, le ton est plus mesuré. Jacquemain Shabani, vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, a déclaré que la libération des prisonniers sera discutée dans le cadre de l’accord de paix global en cours de rédaction.
« Il faut attendre encore quelques jours pour voir la signature de ce document final », a-t-il précisé sur la radio France Internationale.
Le CICR prêt à faciliter les libérations dans les deux camps
Face à l’impasse, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se dit prêt à jouer un rôle de médiateur humanitaire. Sa présidente, Mirjana Spoljaric, a confirmé que ses équipes en RDC étaient disponibles pour faciliter la libération des détenus, aussi bien du côté gouvernemental que rebelle, soulignant la portée régionale de la Déclaration de principes.
Le CICR a déjà démontré sa capacité à intervenir : entre fin avril et mi-mai, l’organisation a facilité le transport de plus de 1 300 combattants désarmés de Goma à Kinshasa, une opération conjointe avec le ministère de la Défense, la MONUSCO et l’AFC/M23.
La Rédaction
