
La population de la ville de Butembo et celle de la commune rurale d’Oicha dénoncent les massacres des civils par les combattants d’Allied Democratic Forces (ADF) dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Elles ont cessé les activités scolaires et économiques ce jeudi 11 septembre 2025 pour solidariser avec les victimes.
L’appel à la journée ville-morte ce jeudi émane de la société civile et des groupes de pression. Une action visant à interpeller le Gouvernement congolais face au « tueries récurrentes » des civiles par les ADF, en territoires de Lubero et Beni.
En ville de Butembo, les commerces n’ont pas tourné toute la journée. Galeries, boutiques, magasins, officines pharmaceutiques, n’ont pas ouvert leurs portes. Situation similaire pour les sociétés microfinance, maisons de télécommunications et stations-servis. Sur les artères principales, la circulation est restée timide.
Les écoles n’ont pas été épargnées. Un chef d’établissement scolaire public, fonctionnant à 500 mètres de la mairie de Butembo, redoute des conséquences sur le programme scolaire.
Cependant, des altercations entre des manifestants et éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) ont été signalées à Furu et Mutsanga, sièges deux groupes de pression. La force de l’ordre a usé de gaz lacrymogène et de tirs de sommation pour libérer la voie, barricadée par protestataires.
Dans la commune rurale d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, la journée de deuil a été observée. Les activités sont paralysées y compris le salongo hebdomadaire de chaque jeudi. D’après la société civile, les habitants ont honoré la mémoire de 18 civils violemment tués lundi dernier par les ADF au village Fotodu.
Les ADF ont simultanément attaqué les villages Ntoyo, dans le secteur des Bapere et Fotodu, dans celui de Beni-Mbau, au Nord-Kivu. Les autorités provinciales ont avancé un bilan 89 personnes tuées, dont 71 à Ntoyo.
Martin Leku