
Des violents affrontements opposent depuis la matinée du lundi 22 septembre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les combattants Wazalendo, aux rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise. Les combats, déclenchés aux environs de 9 h 30, secouent actuellement le groupement Kisimba, dans le territoire de Walikale, province du Nord-Kivu.
Selon plusieurs sources concordantes, les échanges de tirs se concentrent dans le village de Mpety, situé à une cinquantaine de kilomètres du centre de Walikale. La population civile, prise de panique, a commencé à fuir en direction de l’ouest et du sud pour échapper aux hostilités.
« Des affrontements sont en cours dans notre village depuis 9 h 30 ce lundi 22 septembre entre les rebelles de l’AFC/M23 et les Wazalendo. Les combats se déroulent en ce moment autour de Mpety, dans le groupement Kisimba », témoigne un membre de la société civile locale, joint par téléphone.
Le territoire de Walikale, riche en minerais stratégiques, avait jusque-là été relativement épargné par les offensives du M23 qui sévissent depuis 2021 dans le Rutshuru, Nyiragongo et une partie de Masisi. L’ouverture d’un nouveau front dans cette zone suscite de vives inquiétudes parmi les habitants et observateurs, qui redoutent un élargissement du conflit vers l’ouest de la province.
D’après des témoins sur place, des familles entières ont abandonné leurs maisons à la hâte, emportant seulement quelques effets. Les écoles et marchés de Mpety et des villages voisins sont restés fermés depuis le matin, accentuant la crise humanitaire déjà préoccupante dans cette partie du Nord-Kivu.
« Nous voyons des colonnes de déplacés sur les routes, surtout des femmes et des enfants. La peur est totale », rapporte un acteur humanitaire local.
Jusqu’en début d’après-midi, aucune communication officielle n’avait été faite par l’armée congolaise sur le bilan des combats en cours. Les pertes en vies humaines, tant du côté militaire que civil, ne sont pas encore connues.
Ces affrontements interviennent alors que Kinshasa continue d’accuser Kigali de soutenir activement le mouvement rebelle M23, une implication que le Rwanda dément régulièrement.
Diddy MASTAKI