Le dernier rapport de l’OCHA RDC, réalisé en partenariat avec les organisations humanitaires, analyse la situation de crise entre le 1ᵉʳ et le 31 octobre 2024. Ce mois a été particulièrement difficile pour les populations civiles des territoires de Lubero, Masisi et Walikale, en proie à des attaques armées répétées. À Lubero, les violences ont coûté la vie à au moins vingt-sept (27) personnes, tandis qu’à Goma, plus de 245 821 déplacés ont reçu une aide alimentaire. La situation est également tendue à Walikale, où les combats ont déclenché des déplacements massifs.
Le territoire de Masisi a été le théâtre d’affrontements violents, notamment sur les axes routiers Sake-Masisi Centre, Sake-Bweremana et Kibarizo-Mpati. Ces violences ont poussé de nombreuses personnes à fuir vers des zones plus sûres. Mi-octobre, des conflits armés à Kalembe et Kahira ont généré des mouvements de populations vers les territoires voisins, Walikale et Rutshuru, ainsi que vers d’autres localités de Masisi. La crise sécuritaire dans cette région continue de se détériorer, rendant la situation des civils de plus en plus précaire.
La cité de Mweso, située dans la zone de santé de Mweso, est un point de rassemblement pour de nombreux déplacés. Selon la Commission Mouvement de Population, au 31 septembre, cette zone hébergeait déjà plus de 170 000 personnes déplacées. Avec les nouveaux arrivants d’octobre, les infrastructures de Mweso sont sous une forte pression, rendant difficile la gestion des besoins primaires des déplacés. La situation est d’autant plus préoccupante qu’une épidémie de rougeole frappe la région, avec 2 601 cas recensés fin octobre.
À Mweso, en plus de l’épidémie de rougeole, la santé publique est menacée par une flambée de cas de diarrhée cholériforme, avec 17 445 cas enregistrés à la fin d’octobre. Le manque d’accès à l’eau potable dans plusieurs aires de santé aggrave cette situation. Cette crise sanitaire rend la vie quotidienne des déplacés encore plus difficile et pose des défis considérables aux équipes médicales présentes sur le terrain.
Face à cette crise sanitaire alarmante, Médecins Sans Frontières (MSF) a initié une campagne de vaccination contre la rougeole. Cette initiative vise à endiguer la propagation de la maladie parmi les déplacés. En collaboration avec OCHA, une mission conjointe s’est rendue dans la région du 26 au 31 octobre pour évaluer les besoins humanitaires et identifier les interventions prioritaires.
Le territoire de Masisi reste une zone instable, notamment dans la zone de santé de Kirotshe, où les affrontements se sont poursuivis tout au long du mois d’octobre. Le 1er octobre, des organisations humanitaires se rendant vers Masisi-Centre ont été contraintes de rebrousser chemin suite à des affrontements à Rutoboko, à 50 km de Goma. Par ailleurs, le 10 octobre, au moins sept (07) civils ont perdu la vie et six (06) autres ont été blessés lors d’attaques dans la région, exacerbant la crise humanitaire dans l’est de la RDC.
Gloiredo Ngise, Goma