
Depuis près de deux (02) mois, les autorités administratives issues de la rébellion du M23, qui contrôlent actuellement la ville de Goma, ont instauré une taxe d’assainissement obligatoire de 6.000 Francs Congolais par mois et par ménage. Une mesure censée améliorer la gestion des déchets dans une ville en proie à des défis croissants d’hygiène publique. Pourtant, la situation semble loin de s’améliorer.
Sur le terrain, les immondices continuent de s’amonceler, particulièrement le long des routes principales où les ménages sont désormais sommés de déposer leurs poubelles pour une hypothétique évacuation. Résultat : des odeurs nauséabondes, une prolifération d’insectes nuisibles, et une menace croissante pour la santé publique, notamment pour les familles vivant à proximité de ces points de dépôts improvisés.
« On nous exige le paiement de 6000 FC alors que nous n’avons jamais vu un véhicule venir évacuer nos déchets. C’est trop nous demander », témoigne un habitant du quartier Katoyi.
« Sur notre avenue, il faut marcher plus d’un kilomètre pour atteindre la route principale. Et cela suppose encore des frais de transport pour nos poubelles. C’est une double charge, difficile à supporter », ajoute-t-il, visiblement exaspéré.
Pour les habitants des zones éloignées des grands axes routiers, la taxe devient non seulement injuste, mais aussi inapplicable. Nombreux sont ceux qui se demandent à quoi sert cette contribution mensuelle, alors que le service de collecte reste inexistant dans plusieurs quartiers.
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour proposer des alternatives : un paiement annuel, ou un prélèvement uniquement en cas d’évacuation effective des ordures.
« Avec les conditions socio-économiques actuelles, on peine déjà à nourrir nos enfants. Cette taxe mensuelle devient un fardeau. Pourquoi ne pas la rendre annuelle, ou ne la prélever que lorsqu’il y a réellement des poubelles à évacuer ? », propose un autre résident du quartier Mabanga Nord.
Pour l’instant, les autorités n’ont pas encore réagi officiellement à ces plaintes récurrentes. Pendant ce temps, les tas d’ordures grossissent, les moustiques prolifèrent, et la promesse d’une ville propre semble s’éloigner au rythme des réalités du quotidien.
Rédaction