
Le Mouvement National des Consommateurs Lésés (MNCL) a, par une correspondance datée du 07 juillet 2025 et réceptionnée le 08 juillet par le ministère de la Santé Publique, saisi les plus hautes autorités du pays, à commencer par la Première Ministre et le Ministre de la Santé, au sujet d’une préoccupation majeure : la prolifération alarmante des boissons frelatées sur le marché Congolais, notamment une boisson fortement décriée, le Whisky artisanal « Zododo ».
Dans sa lettre référencée 001/MNCL/JLK/2025, le MNCL dénonce la présence massive de produits alcooliques de fabrication douteuse et dangereux pour la santé publique, parmi lesquels : Kindobika, Rambo, Fibo, Pastis, Splendeur, Nkolo Mboka, Boss, Bravo, Mokonzi, Beton, Monarch et le tristement célèbre Zododo.
« Ces produits, à très forte teneur en alcool, sont à l'origine de graves intoxications pouvant aller jusqu'à la mort », alerte ce mouvement.
Depuis plusieurs mois, les équipes du MNCL mènent des enquêtes sur la fabrication et la commercialisation de ces boissons artisanales, souvent produites sans aucun contrôle sanitaire rigoureux et dans des conditions d’hygiène très préoccupantes. Le « Zododo », vendu à très bas prix, est l’un des plus accessibles, notamment dans les marchés et quartiers populaires des grandes villes congolaises, et circule en toute impunité, en violation flagrante des normes de sécurité sanitaire.
Les analyses effectuées ont révélé la présence de substances hautement toxiques telles que l’alcool méthylique, des colorants interdits et divers additifs chimiques non autorisés. Ces composants sont à l’origine de nombreux cas d’intoxications graves, de troubles neurologiques, de pertes de vision, voire de décès, y compris chez de jeunes adultes.
Le MNCL s’inquiète particulièrement du fait que les jeunes sont les principales victimes, et que même des mineurs consomment ces boissons, exposés à un grave danger sanitaire.
Un appel pressant à l’action
Face à cette menace grandissante, le MNCL sollicite de la part du gouvernement Congolais, et particulièrement du Ministre de la Santé Publique, les mesures urgentes suivantes :
1. Interdiction formelle de la production, de la commercialisation et de la consommation de toutes les boissons frelatées identifiées comme dangereuses pour la santé publique ;
2. Renforcement des contrôles sanitaires sur les boissons produites localement, en collaboration étroite avec les services compétents tels que l’INRB, la police sanitaire et les douanes ;
3. Lancement d’une campagne nationale de sensibilisation sur les dangers liés à la consommation de ces produits toxiques.
« La protection de la santé publique est une responsabilité partagée. Nous accomplissons la nôtre en vous alertant sur cette menace silencieuse. Nous avons foi en votre engagement et en votre leadership pour endiguer ce danger », peut-on lire dans la correspondance.
Des copies de cette requête ont également été transmises à la Présidence de la République, à la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), à l’Inspection Générale de la Santé ainsi qu’aux dirigeants de plusieurs entreprises impliquées, dont Afro American Industries, Premidis et Revin Sarl.
Le MNCL conclut en exhortant les autorités à agir sans délai pour éviter des conséquences sanitaires, sociales et économiques catastrophiques.
Gloiredo Ngise