
Fin mai 2025, environ 5,3 millions de personnes ont reçu une forme d’assistance humanitaire en République Démocratique du Congo (RDC).
Parmi elles, 3 millions ont reçu une assistance alimentaire, ce qui représente 41,2 % de la cible annuelle. Plus de 2 millions de personnes ont été assistées dans le domaine de la santé, notamment à travers les soins primaires, la santé mentale, la SSR et la réponse aux épidémies comme le choléra et la Mpox.
En nutrition, 613 000 personnes ont été atteintes, dont 37 748 enfants traités pour malnutrition aiguë sévère. Le secteur WASH (eau, hygiène et assainissement) a enregistré une hausse de 63 % par rapport au mois d’avril, atteignant 1,8 million de personnes assistées.
Dans le secteur de l’éducation, seuls 66 800 enfants ont été touchés sur un objectif de 657 000, ce qui représente un taux de couverture très faible, à peine 4,7 %. Le secteur de la protection a permis d’atteindre 1,1 million de personnes, notamment à travers des actions en protection de l’enfance, contre les violences basées sur le genre (VBG), et dans la lutte anti-mines.
Les membres du cluster Abris/AME ont pu assister plus de 420 000 personnes, tandis que le CCCM (Gestion et coordination des camps) a apporté une aide à plus de 313 000 personnes, principalement dans les sites de déplacés situés en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Enfin, 584 000 personnes ont bénéficié d’une assistance sous forme de transferts à usage multiple, soit 27 % de la cible annuelle.
Des contraintes humanitaires majeures entravent la réponse
Malgré ces efforts, la réponse humanitaire reste sévèrement limitée par plusieurs facteurs.
Le niveau de financement global reste critique. Au 31 mai 2025, seuls 22,3 % des fonds requis avaient été reçus. Des secteurs essentiels comme la sécurité alimentaire (7 % de financement) et l’éducation (4,7 %) sont dramatiquement sous-financés. Le retrait de bailleurs importants, comme le BHA, aggrave la situation en menaçant la continuité de services tels que la santé mentale ou la nutrition.
L’insécurité persistante, notamment dans l’Est du pays (Nord-Kivu, Ituri, Sud-Kivu), empêche un accès stable aux zones de besoin et provoque des déplacements massifs. Les routes dégradées, les conditions climatiques difficiles, ainsi que la fermeture des aéroports de Goma et de Bukavu compliquent considérablement l’acheminement de l’aide.
De nombreuses structures de santé sont inaccessibles ou partiellement fonctionnelles, en raison de ruptures fréquentes de médicaments et de manque de personnel qualifié. Plus de 600 000 enfants ne peuvent pas aller à l’école, ces dernières étant souvent fermées, occupées par des déplacés ou même utilisées par des groupes armés.
La crise de liquidité dans l’Est, exacerbée par la fermeture des banques locales, freine les transferts monétaires et limite l’accès aux biens de première nécessité. Par ailleurs, la présence de mines et d’engins explosifs continue de menacer la sécurité des populations, tout en entravant les efforts de retour durable et de reconstruction.
Enfin, la coordination reste insuffisante dans plusieurs zones, avec une coopération encore faible entre les acteurs humanitaires et ceux du développement.
Un appel renouvelé à la communauté internationale
Face à l’ampleur des besoins et au sous-financement généralisé, les humanitaires appellent à une mobilisation urgente des bailleurs de fonds. Chaque retard ou absence de financement signifie des enfants non soignés, des familles sans abri, des écoles fermées, et des vies laissées à la marge.
Sans une réponse collective, renforcée et immédiate, des millions de Congolais resteront en détresse. La RDC ne pourra pas répondre seule à une crise d’une telle ampleur. La solidarité internationale reste plus que jamais indispensable.
La Rédaction