
Face à la profanation choquante de l’église paroissiale Saint Jean de Capistran de Lopa, dans le territoire meurtri de Djugu, Mgr Dieudonné Uringi, évêque de Bunia, a annoncé la fermeture immédiate du lieu de culte, dénonçant une attaque d’une extrême gravité contre la foi chrétienne et la dignité humaine.
Dans un décret officiel publié ce samedi, le prélat dénonce la violation du sanctuaire sacré, la profanation du Très Saint Sacrement, la destruction du sanctuaire marial et le meurtre odieux d’un fidèle chrétien à l’intérieur du presbytère, le tout attribué à une incursion armée de miliciens CODECO survenue le 21 juillet.
Conformément au droit canonique, Mgr Uringi a décidé, dans le décret n°002/DB/UUD/EV/0725, de désacraliser temporairement l’église de Lopa. Cette mesure signifie que plus aucun culte public ne pourra y être célébré, jusqu’à ce que des conditions objectives de sécurité et de dignité soient rétablies.
La réouverture de la paroisse dépendra d’un triple chantier :
1. La réhabilitation et la redédicace liturgique de l’église,
2. La restauration de la Grotte mariale,
3. Et la remise en état du presbytère qui a été pillé et vandalisé.
En attendant, les prêtres sont invités à rencontrer les fidèles dans d’autres secteurs accessibles, à condition qu’ils ne soient pas eux-mêmes menacés.
Au-delà de la réaction institutionnelle, le diocèse a lancé un puissant appel à la prière et au pardon. À partir du lundi 28 juillet, une neuvaine d’adoration eucharistique et de chapelet de la Miséricorde divine sera organisée chaque jour à 15h00 dans toutes les paroisses, chapelles et communautés vivantes.
L’objectif est d'implorer la paix en Ituri, obtenir le pardon de Dieu pour les auteurs de ces actes, et préparer les cœurs à la réconciliation. Une journée de pénitence diocésaine viendra renforcer cette dynamique spirituelle dans les jours à venir.
Une catéchèse spéciale sera déployée dans tout le diocèse, afin de rééduquer les consciences sur la sacralité des objets et lieux liturgiques, souvent méconnue ou négligée dans des contextes de crise prolongée. Alors que l’Ituri fait face à une recrudescence des violences communautaires, ce geste pastoral fort vient rappeler que la paix véritable commence par le respect du sacré, de la vie et du vivre-ensemble.
Joël Heri Budjo