
Alors que le monde célèbre ce 1er août la Journée mondiale des parents sous le thème : « Être parents », la République Démocratique du Congo, et plus particulièrement sa partie orientale, observe cette journée dans un contexte socio-sécuritaire dramatique. Les conflits armés, les déplacements massifs de populations, les violences sexuelles et la précarité extrême minent le quotidien de milliers de familles, mettant à rude épreuve le rôle parental.
Instituée par l’Assemblée générale des Nations-Unies dans sa résolution A/RES/66/292 du 17 septembre 2012, cette journée vise à rendre hommage aux parents du monde entier pour leur engagement, leur dévouement et leur sacrifice quotidien pour l’épanouissement et la protection des enfants. Le thème retenu cette année, « Être parents », insiste sur une réalité universelle : éduquer, aimer, protéger un enfant est une compétence qui s’apprend, mais surtout un engagement qui nécessite un accompagnement et des ressources.
Dans la partie Est de la RDC, des milliers de familles vivent aujourd’hui dans des conditions inhumaines : déplacées dans des camps de fortune à cause des affrontements entre les groupes armés et les forces loyalistes, victimes de violences sexuelles, ou encore privées d’accès à la santé, à l’éducation et à la nourriture. Dans un tel contexte, le rôle des parents prend une dimension encore plus héroïque. Ils doivent faire preuve de résilience et de courage pour garantir un minimum de sécurité et de stabilité à leurs enfants, dans un environnement hostile et souvent traumatisant.
Le rôle central des familles dans le développement des enfants
Selon l’UNICEF, les familles et les personnes responsables des enfants sont les acteurs clés du développement de la personnalité et du bien-être émotionnel de l’enfant. Elles assurent les besoins fondamentaux amour, protection, soins, identité, sécurité qui permettent à l’enfant de grandir dans un environnement propice à son épanouissement.
Or, dans les provinces comme le Nord-Kivu, l’Ituri ou le Sud-Kivu, la déstructuration du tissu familial causée par les conflits, les déplacements, les enlèvements ou les meurtres de parents, rend cette mission presque impossible. Plusieurs enfants grandissent sans père ni mère, confiés à des proches, des ONG ou livrés à eux-mêmes. Certains sont recrutés de force par des groupes armés, d’autres sombrent dans les trafics ou la mendicité.
Appel à un soutien renforcé pour les parents congolais
À l’occasion de cette journée, des organisations locales de la société civile, ainsi que des agences internationales, appellent les autorités Congolaises et les partenaires internationaux à renforcer leur soutien aux familles affectées par les crises. Le mois de la parentalité lancé cette année par l’UNICEF à travers le monde vise justement à sensibiliser sur les défis de la parentalité, à fournir des outils aux soignants et à plaider pour des politiques sociales inclusives.
Il s’agit d’un appel à l’action pour que les programmes d’aide humanitaire, d’éducation, de santé et de protection de l’enfance prennent pleinement en compte les réalités spécifiques des parents vivant en zone de conflit, et qu’un appui psychosocial soit intégré à l’aide humanitaire d’urgence.
Un hommage au courage silencieux des parents congolais
Dans cette journée symbolique, les parents Congolais méritent un hommage particulier. Ceux qui, malgré les tirs et les nuits d’insomnie, gardent leurs enfants près d’eux. Ceux qui parcourent des kilomètres pour chercher de l’eau ou de la nourriture. Ceux qui réconfortent, écoutent et éduquent, même dans les ruines. Ceux qui, comme partout dans le monde, donnent le meilleur d’eux-mêmes pour l’avenir de leurs enfants, souvent au prix de leur propre vie.
En cette Journée mondiale des parents, l’espoir demeure que la paix revienne enfin dans l’Est du Congo, pour que chaque famille puisse à nouveau offrir un « climat de bonheur, d’amour et de compréhension » à ses enfants comme le souligne l’esprit même de cette célébration.
Diddy MASTAKI