
La province du Sud-Kivu a un changement de contexte important depuis le mois de février 2025 dans plusieurs territoires et localités, déclare OCHA-RDC dans sa récente analyse sur les contraintes d’accès humanitaires.
Selon ce rapport de cette agence des Nations-Unies, les contraintes d’accès liées aux hostilités, aux opérations militaires et aux restrictions de mouvement ont considérablement affecté les opérations humanitaires, limitant l’accès à certaines zones et aires de santé, selon les perceptions exprimées par les ONGI, ONGN et agences des Nations-Unies lors du deuxième trimestre 2025.
« Pendant cette période, l’accès humanitaire a été entravé par les hostilités et les opérations militaires à travers toute la province, en particulier dans les territoires de Kabare, Kalehe, Fizi, Walungu et Uvira. On observe une recrudescence de l’insécurité avec de violents affrontements entre groupes armés, mais aussi entre les FARDC et l’AFC/M23, entraînant d’importants déplacements de population et perturbant le trafic sur les axes principaux Bukavu-Uvira (RN5) », lit-on dans ce rapport.
Par ailleurs, des barrières payantes y ont été érigées, restreignant la libre circulation et l’accès des populations aux champs et autres moyens de subsistance. Dans les hauts plateaux de Minembwe et d’Itombwe, le contexte a été marqué par une intensification des combats entre l’armée Congolaise et des groupes armés.
À cette contrainte s’ajoutent la vétusté et la dégradation de certains ponts ainsi que d’axes routiers, notamment l’axe principal reliant Uvira à Baraka, Fizi, Lulimba, Salamabila et Nyalukemba à Kigulube, qui présente des contraintes d’accès physiques.
Les agences des Nations-Unies perçoivent trois zones de santé (Hauts-Plateaux, Itombwe et Minembwe) comme étant à contraintes d’accès sévères ou insurmontables, avec deux aires de la zone de santé de Mwenga. Les ONGI perçoivent la zone de Minembwe à un niveau sévère, ainsi que quatre aires de santé de Bunyakiri, quatre de Fizi, trois de Katana, deux de Kimbi Lulenge, trois de Minova et deux de Ruzizi.
Pour leur part, les ONGN classent comme sévères les zones de santé de Kalonge, Hauts-Plateaux, Itombwe, Kaniola et Minembwe, ainsi qu’une aire de santé à Kimbi Lulenge, une à Lemera, quatre à Mubumbano, deux à Mwana et deux à Walungu.
David Aluta