Insécurité dans le grand Nord-Kivu : La société civile regrette la coupure des routes de desserte agricole, les déplacements massifs des populations et la baisse des activités économiques
Réunies en assemblée générale à Butembo vendredi 21 octobre 2022, les Coordinations de la société civile forces vives du grand Nord-Kivu déplorent la persistance des massacres des civils dans la partie Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
La société civile regrette la coupure des routes de desserte agricole, les déplacements massifs des populations et la baisse des activités économiquesLes participants disent avoir constaté la persistance des tueries des personnes à caractère génocidaire depuis 2014 en présence du gouvernement congolais et de la communauté internationale.
« Le cas le plus récent est celui de Maboya à date du 20 octobre 2022 qui a fait 7 morts et incendie de centre hospitalier, des maisons, boutiques. Plusieurs personnes enlevées », lancent-il.
Les coordinations de la société civile forces vives des territoires de Beni et Lubero ainsi que dans les villes de Butembo et Beni condamnent les incendies des véhicules et des structures sanitaires perpétrés par les terroristes d’Allied Democratic Forces (ADF) et les groupes armés locaux dans la région.
« Des gros véhicules de transport incendiés avec leurs marchandises d’une valeur importante sur les axes routiers Butembo-Goma, Beni-Kasindi, Beni-Bunia, Beni-Kisangani ainsi que des voitures, bus et les motos brulés avec passagers à bord. Des villages incendiés, détruits ou abandonnés en territoire de Beni et les agglomérations occupées par des groupes armés dans le territoire de Beni et Lubero », lit-on dans leur déclaration finale.
Elles déplorent la coupure des routes de desserte agricole, les déplacements massifs des populations, la baisse des activités économiques, l’inaccessibilité et abandon des champs, destruction des infrastructures scolaires et des structures sanitaires, … Pour cette structure, l’un des facteurs de cette persistance est l’inefficacité des forces de défense et de sécurité dans la sécurisation de certaines agglomérations. S’agissant du départ de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), elles regrettent que la voix de population victime de l’inaction de cette force onusienne et du paradoxe dans son mandat de protection, n’a pas été écoutée.
Les Coordinations de la société civile forces vives du grand Nord-Kivu recommandent la levée de mesure de l’état de siège, la reconstruction d’une armée républicaine en vue de faire face à une « armée infiltrée et caractérisée par l’affairisme ».
Elles exigent également la mutation des officiers issus du mixage, du brassage et de l’amnistie vers les zones autres que l’Est de la RDC. Au gouvernement de déclarer la région du grand nord, comme zone sinistrée et d’organiser une assistance humanitaire adéquate.
Ces forces vives invite la population à redoubler de la vigilance, à se désolidariser d’avec l’ennemi de la paix et à remonter des alertes en cas de problème. Aux Forces Armées de la RDC et aux acteurs politiques, d’améliorer leurs communications de peur d’inciter la population à la violence.
À noter que cette rencontre a porté sur l’évaluation de la situation sécuritaire qui prévaut à Beni et à Bunagana, dans le territoire de Rutshuru ainsi que le non départ effectif de la MONUSCO.