
Ituri : Les propositions d’Abdallah Penembaka pour la pacification de Djugu
Par Marcus J. Loika –CongoRassure/Ituri
Bunia, 2 juillet 2021 – C’est au cours de la deuxième journée scientifique organisée par l’Université de Bunia que le professeur Jefferson Abdallah Penembaka a présenté, ce vendredi, l’approche étiologique dans la compréhension de la dynamique des conflits armés en Ituri et les pistes de solutions pour une paix durable dans cette partie de la RDC, particulièrement à Djugu. Cette province est secouée depuis plus de deux décennies par un cycle infernal d’insécurité.
Pour ce politologue de formation à multiples casquettes, notamment, professeur d’université, premier gouverneur élu de l’Ituri, commissaire spécial, administrateur des territoires de Mambasa et Djugu, deux fois député national et membre effectif de la pacification de l’Ituri; il y a deux solutions possibles à envisager, à savoir : « les pistes contraignantes et les pistes pacifiques ».
Selon le Professeur Jefferson ABDALLAH, pour les pistes contraignantes, l’Etat congolais doit « assumer ses responsabilités et assurer la sécurité des personnes et de leurs biens par la restauration de l’autorité de l’Etat sous toutes ses formes ». Il a ajouté également «l’usage de la force pour détruire les groupes armés, le déploiement conséquent de la police, la mise en place d’institutions judiciaires telles que le tribunal de grande instance de Djugu, l’organisation de procès équitables pouvant établir les différentes responsabilités et rétablir la confiance entre les différentes couches de la population et les services de l’Etat ».
Du côté des pistes pacifiques, le professeur n’est pas allé par le dos de la cuillère. Il faut rapidement « organiser des dialogues » entre les différentes communautés de Djugu afin de les réarmer contre les manipulations, par l’amour de la patrie, la fierté et la conscience nationale, la culture et la solidarité iturienne. Organiser des conférences pour la paix en Ituri et des échanges entre les leaders, les intellectuels, les commerçants, les jeunes et les femmes pour bannir les malentendus. Sans oublier, la mise en place de la commission vérité et réconciliation.
« Il faut que nous arrivions à briser les barrières psychologiques interethniques par le dialogue et par la réalisation des projets de développement intégré, la mise en place de mécanismes traditionnels de résolution des conflits, la diffusion de la culture de la paix et de la cohabitation pacifique tout en privilégiant la prise en charge psychologique des victimes par la création d’un centre d’encadrement psycho-thérapeutique » a-t-il ajouté dans des propos recueillis par Congo rassure.
Soulignons qu’une séance des questions-réponses a marqué la fin de cette journée scientifique, à la satisfaction des participants.