
Par Lwanzo K.
Dans plusieurs sociétés en Afrique, un nombre non négligeable des personnes ont malheureusement encore la manie de catégoriser les emplois selon les sexes. Les sciences font également, jusqu’aujourd’hui partie des spécialités que plusieurs personnes considèrent comme une matière exclusivement réservée à la gente masculine. Mais depuis plusieurs années maintenant, les femmes ont décidé de bousculer ces idées reçues et s’orientent vers les sciences. Anuarite Mathe, une vingtaine d’années, qui a choisi l’option de Math-physique aux humanités et la faculté des Sciences appliquées, département de « génie Informatique » à l’université, nous en parle.
« Je suis ingénieure Informaticienne,Web développeuse, rédactrice des contenus web mais aussi promotrice du leadership féminin » se présente Anuarite Mathe, avec une pointe de fierté et d’autosatisfaction.
« Je ne me voyais pas à la hauteur à cause des idées reçues »
Anuarite qui parle de son parcours, souligne que cela n’a été qu’une « succession des défis et d’embûches » car elle est une femme. Elle explique également, que cela ne l’a pas dissuadé de réaliser son rêve. « Au début, j’avais l’idée en tête sans savoir réellement ce qui m’attendait. Je pensais, à tort, que l’informatique consistait à faire de la saisie-impression, photocopie, scan, etc. Le niveau que je supposais être le plus difficile c’était l’installation d’un système d’exploitation et aussi des logiciels de base, ce que j’appelais abusivement la programmation. Je pensais également que c’était une mer à boire pour la jeune femme que j’étais. Après deux à cinq cours du domaine, j’avais une idée globale sur ce qui m’attendait » explique, souriante et plongée dans ses souvenirs, la jeune femme.
Avant de reprendre avec un aire sérieux : « j’ai grandi dans une société qui conditionne dès la naissance notre façon de réfléchir et de voir la femme. Pour cela, mon tout premier sentiment, c’était la peur. Je ne me voyais pas à la hauteur » se rappelle Anuarite Mathe. Et de poursuivre, « après les conseils et encadrement des amis, surtout des ainés scientifiques, je me suis lancée dans l’aventure, chose que je ne regrette pas aujourd’hui. »
« Je voulais me convaincre et convaincre d’autres personnes qu’une femme pouvait très bien faire les sciences »
Reconnaissante à ses formateurs, la jeune informaticienne apprécie le fait que les enseignants s’assuraient toujours que toutes les femmes de son auditoire se sentent à l’aise et encouragées durant leur apprentissage. « Lorsque nos enseignants dispensaient les cours, ils se rassuraient que tous les étudiants, filles et garçons au même titre, avaient bien compris la leçon. Ceci m’a personnellement aidé à avoir beaucoup plus confiance en moi, entant que femme. » Elle explique que par rapport aux garçons, le score ou la qualité du travail de ses collègues femmes dans l’auditoire étaient épatants, ce qui agaçaient tous ceux qui croyaient que les femmes ne pouvaient aucunement se démarquer dans le domaine des sciences appliquées.
Anuarite Mathe explique également que jusqu’au jour de La défense de son mémoire, elle s’était donné l’objectif de se défier elle-même, toutes les idées reçues sur les femmes en science et de défier ceux qui n’ont pas cru en elle, à cause de son genre. « J’ai pris mes études au sérieux et je me suis auto formée dans beaucoup des domaines de l’informatique dont le réseau, le génie logiciel etc. Je voulais me convaincre et convaincre d’autres personnes qu’une femme pouvait très bien faire les sciences ».
« Je poursuis mon chemin »
« Depuis Octobre 2019, je travaille avec différentes entreprises et partout, je me sers des compétences apprises à l’université mais aussi dans la vie courante », Anuarite indique qu’actuellement elle se perfectionne en programmation web, et continue à mener des recherches pour actualiser dans le domaine informatique, et plus particulièrement en sciences des données. Selon elle, cela surprend encore plusieurs personnes qu’elle croise sur sa route et qui ont parfois du mal à croire en la capacité d’une femme.
Au-delà de tout, Anuarite Mathe dit croire fermement aux potentiels que les filles possèdent pour se démarquer et s’épanouir dans tous les domaines de la vie. « Je n’ai jamais été déçue par mon choix, c’est d’ailleurs parmi les plus intéressantes partie de l’histoire de ma vie. On échoue pendant un temps, on se relève, on corrige ce qui peut l’être et à la fin on avance » conclut la jeune ingénieur.