Dans une affaire qui pourrait sembler surprenante, le Mwami Kizo Kilozo, roi du village de Simbi dans le Sud-Kivu, a officiellement déposé une plainte contre un hippopotame. Cette bête, devenue une menace pour les habitants, s’attaque régulièrement aux champs et s’en prend aux cultivateurs, plongeant la communauté dans l’inquiétude.
Le Mwami a adressé une requête formelle au procureur local, sollicitant l’autorisation pour abattre l’animal dangereux. Dans sa lettre, il décrit l’ampleur des dégâts causés par l’hippopotame : destruction des cultures et agressions répétées contre les citoyens engagés dans des activités agricoles.
« Pour crainte que cet animal n'occasionne la perte humaine, car il agresse toujours cruellement les paisibles citoyens cultivateurs, nous osons demander que cet animal soit abattu. On ne peut pas comparer la vie d'un humain et celle d'une bête », a écrit le Mwami, en insistant sur l’urgence de la situation.
Ce qui distingue cette affaire, au-delà de son caractère insolite, est la volonté du Mwami de respecter la légalité dans sa demande. Plutôt que d’encourager une intervention arbitraire ou des représailles locales contre l’animal, il a choisi de s’en remettre aux autorités compétentes.
« J’admire la démarche du Mwami qui a voulu procéder dans la légalité », a déclaré cette autorité locale.
Malgré son aspect inhabituel, la situation soulève une préoccupation sérieuse : la coexistence difficile entre les humains et la faune sauvage dans certaines régions du Congo. Les hippopotames, bien que généralement pacifiques, peuvent devenir agressifs lorsqu’ils se sentent menacés ou lorsqu’ils défendent leur territoire. Les interactions entre ces animaux et les populations riveraines des cours d’eau sont souvent à l’origine de conflits.
Quoi qu’il en soit, cette démarche du Mwami rappelle l’importance de privilégier la voie légale même face à des situations aussi inhabituelles.
Diddy MASTAKI