Kigali accepte que les combattants FDLR encore présents en RDC retournent au Rwanda, révèle Christophe Lutundula
C’est une des choses exigées par les Congolais, que le Rwanda reprenne ses fils FDLR qui errent dans les forêts congolaises depuis le génocide de 1994 et qui sont responsables de plusieurs exactions au Nord-Kivu, notamment des assassinats, des enlèvements et des viols.
Le retour dans leur pays d’origine des combattants FDLR qui vivent encore sur le territoire congolais est-il imminent ? Tout porte à le croire, d’autant plus que le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo a révélé jeudi qu’une des principales résolutions de la rencontre de Luanda “est que le Rwanda a accepté pour la première fois que les FDLR rentrent dans leur pays”.
“Les Rwandais n’ont jamais accepté que les FDLR reviennent dans leur pays, arguant qu’ils ne veulent rien avoir à faire avec les génocidaires”, explique le ministre, ajoutant que cette résolution est conforme aux éléments inclus dans le communiqué du récent sommet de Nairobi.
Le chef de la diplomatie congolaise vient de faire cette révélation lors d’un point de presse organisé pour présenter la feuille de route qui devrait normaliser les relations entre Kinshasa et Kigali après la détérioration des relations entre les deux pays suite à l’appui du Rwanda au M23 confirmé par les autorités congolaises.
Christophe Lutundula, qui déclare que le temps de mettre fin à la divagation des groupes armés dans la région du Kivu est venu, salue ce pas important vers la pacification de l’est de la République démocratique du Congo avant de prévenir par ailleurs qu’en vertu des résolutions de Luanda et de Nairobi, les groupes armés qui ne rentreront pas dans le rang seront « écrasés ».
Le VPM Lutundula évoque également l’agression de la RDC par son voisin belliqueux, le Rwanda, sous l’étiquette du M23. Au-delà d’assurer que la cessation des hostilités par le M23 va au-delà d’un simple cessez-le-feu, il s’interroge sur l’efficacité du mécanisme de vérification qui, selon lui, ne remplit pas toujours sa mission comme prévu. « Lorsqu’il y a des accusations de violations des frontières, le mécanisme de vérification conjoint de la CIRGL n’est pas efficace qu’on le croit », commente-t-il.
Concernant le rétablissement de la confiance entre les deux pays, le vice-Premier ministre Lutundula est très clair sur la position du gouvernement congolais : « Tant que nous ne serons pas convaincus que les choses ont changé, nous ne reviendrons pas à la coopération ».
Il convient de souligner que pour la question des combattants FDLR, Kigali demeure vague sur la sujet . Alors que les médias rwandais parlent de la neutralisation des membres de ce groupe qu’ils jugent dangereux , la presse présidentielle rwandaise a tout simplement déclaré et ce, sans trop de détails, que ce sujet a été au menu des discussions à Luanda.