Kinshasa : La population en colère après la mort d’un étudiant congolais en Inde
Une vive tension a été observée au petit matin du 4 juillet dans certains coins de la ville-province de Kinshasa, où les habitants déchaînés n’ont pas su maîtriser leur colère après la mort d’un étudiant congolais alors qu’il était en détention, dans une cellule de la police indienne.
Pour exprimer leur indignation, les jeunes manifestants ont bloqué les artères qui séparent la commune de Selembao et celle de Ngaliema, avant de tenter, aux environs de 10 heures, de déverser leur colère au supermarché S&K et autres magasins indiens.
Heureusement pour ces commerçants, afin de limiter les dégâts, la police nationale congolaise a déployé ses éléments sur place. Pour disperser la foule et pour sécuriser le périmètre, les policiers dépêchés sur les lieux ont utilisé des gaz lacrymogènes
Au même moment, à Mbudi, un quartier résidentiel de la commune de Mont-Ngafula, la population est allée jusqu’à allumer un feu devant l’une des portes des magasins tenus par des commerçants indiens et à emporter quelques marchandises. La police a également réagi promptement de ce côté et un calme apparent est y observé depuis plusieurs heures.
Pour l’instant, craignant toujours les représailles des manifestants révoltés par cette mort inexpliquée, plusieurs propriétaires ou gérants indiens des magasins et des supermarchés ont décidé de garder les portes fermées.
Il est à noter que la même situation s’est produite à Lubumbashi où tous les magasins appartenant à des sujets indiens ont été fermés dans le centre ville, pour la même raison.
Joel Malu, 27 ans, originaire de la RDC, est mort dimanche dans des circonstances encore non élucidées, après avoir été arrêté par la police pour possession des pilules d’ecstasy, une drogue interdite en Inde.
Le gouvernement congolais est jusqu’à présent resté silencieux sur ce malheureux incident, même si plusieurs ressortissants congolais vivant en Inde continuent de protester pour que la justice indienne ouvre une enquête afin d’éclaircir les circonstances de la mort de Joel Malu.
Par Mireille Kavira et Enoch David.