
La commission des affaires étrangères du Sénat américain condamne le soutien apporté par le Rwanda aux rebelles du M23 : “C’est inacceptable”
Alors que l’opinion congolaise condamnait depuis plusieurs jours les communications “mesurées” de plusieurs pays sur l’implication avérée d’au moins un des pays voisins de la RDC dans la crise sécuritaire qui secoue le Nord-Kivu, une institution américaine a fini par désigné le Rwanda dans la résurgence du M23 dans la province du Nord-Kivu.
Le bureau de la Commission des relations extérieures du Sénat (SFRC) a réagi dans une brève publication à l’annonce par les autorités congolaises indiquant que le Rwanda a cette fois-ci décidé d’opérer à découvert lors des récents combats dans la cité frontalière de Bunagana. Pour cet organe permanent du Congrès dédié à la politique étrangère américaine, toute contribution du pays de Kagame aux rebelles est inadmissible. “Le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 qui attaquent les civils, les casques bleus et les FARDC dans l’est de la RDC est inacceptable”, a déclaré le sénateur démocrate Bob Menendez, à la tête de cette commission.
Le sénateur du New Jersey a également appelé la communauté internationale à s’unir pour condamner les actions des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. En outre, le bureau de Menendez a demandé à la mission américaine auprès de l’ONU ainsi qu’à la MONUSCO et au département américain des Affaires africaines de diligenter immédiatement des enquêtes pour que les responsables rendent des comptes.
Pour rappel, en juillet 2013, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire d’État américain de l’époque, John Kerry, avait accru la pression sur le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23 impliqués dans de violents combats en RDC. “Non seulement le Rwanda permet au M23 d’obtenir des recrues et du matériel sur son territoire, mais l’armée rwandaise continue de fournir un soutien direct à ce groupe, qui commet des abus », déclarait à son tour Daniel Bekele, directeur Afrique de Human Rights Watch, dans un rapport publié la même année.
Accusé, preuves à l’appui, le Rwanda avait opté pour la même posture que celle de 2022. Le pays de Kagame avait nié depuis le début de la rébellion avoir apporté un quelconque soutien au M23. Kigali avait par contre formulé les mêmes accusations qu’aujourd’hui, accusant la RDC et les casques bleus de collaborer avec les FDLR, qui comptent dans leurs rangs d’anciens responsables du génocide rwandais -accusations également rejetées par les parties concernées.
Aujourd’hui, le Rwanda réitère la même expérience, en fournissant un soutien logistique et des hommes aux rebelles du M23, selon les autorités congolaises. Depuis plusieurs semaines, les forces gouvernementales congolaises soutenues par les hélicoptères de la MONUSCO combattent le M23 à l’arme lourde. Le contrôle de collines et de localités stratégiques sur les frontières rwandaise et ougandaise est en jeu. Toutefois, les rapports récents indiquent l’occupation de la cité frontalière de Bunagana par le M23. Ils ont été soutenus par les forces rwandaises, qui ont cette fois opéré à découvert, a révélé l’armée congolaise déclarant avoir pris des dispositions pour reprendre le contrôle.
Par KMC, Kinshasa