Mboso essuie un nouveau refus, Kabund lui tient tête et rejette la nouvelle convocation
Les nuages continuent de s’amonceler sur les relations déjà au plus mal entre l’ancien proche collaborateur de Félix Tshisekedi et ses anciens collègues au bureau de l’assemblée nationale. Jean-Marc Kabund qui fait face à la justice à la cour de cassation a une fois de plus été invité par son ancien chef sur fonds de propos outrageants que l’ancien président de l’UDPS aurait tenus à l’encontre du président de la République.
Jean-Marc Kabund, ancien premier vice-président de l’assemblée nationale et ancien chef du parti au pouvoir. ©Droits tiers.La réponse de Jean-Marc Kabund est désormais connue. Il ne se présentera pas à l’Assemblée nationale. Il a rejeté une seconde fois l’invitation de celui qui était il y a encore quelques mois son patron direct à la chambre basse du parlement. « Je ne saurais accompagner le bureau de l’assemblée nationale dans une forfaiture… » a écrit Jean-Marc Kabund à Christophe Mboso.
Une réponse que nombreux avaient déjà eu à lire entre les lignes. L’enfant de la maison devenu opposant il y a peu, ne va pas se laisser facilement faire. Dans une correspondance adressée au speaker de l’Assemblée Nationale le dimanche, il a clairement exprimé sa volonté de ne pas se présenter devant le bureau de la chambre, jugeant la procédure illégale.
Au même moment l’ex premier vice-président de l’Assemblée Nationale de la troisième législature de la République Démocratique du Congo Jean Marc Kabund a rappelé au président de la chambre basse du parlement Christophe Mboso que son refus de transmettre le réquisitoire du procureur général n°4375/RMPV/0100/PGCCAS/USE/2022 du 29 juillet 2022 ne relève pas de la pratique parlementaire.
« Ce refus viole la portée substantele de l’article 102 alinéa 8 du Réglement intérieur de l’Assemblée nationale. Comment être assisté d’un conseil ou de deux (2) députés de mon choix dès lors que moi-même je ne sais rien de griefs retenus contre moi par le procureur général. Voilà toute la question qui mérite d’être posée. Et pourtant, ce réquisitoire doit contenir, en principe, des faits qui me sont incriminés au regard des exigences liées à mon mandat parlementaire. C’est la raison fondamentale pour laquelle la surséance a été exigée, parce qu’il ne s’agit pas que vous m’entendiez sur les infractions qui ne sont pas définitives », a expliqué Jean Marc Kabund.
Ce dernier a ajouté qu’il ne sait pas comment accompagner le Bureau de l’Assemblée nationale de la 3e législature dans « une forfaiture qui s’apparente à une messe noire déjà dite ». Il a affirmé que cela consisterait évidemment à « le museler et à violer de manière spectaculaire ses droits d’élu du peuple ».
En tant qu’organe de l’Assemblée nationale appelé à protéger les droits et libertés des députés nationaux, a estimé Jean-Marc Kabund, le bureau ne devrait pas statuer hâtivement sur la demande d’autorisation de poursuites et de levée d’immunités tant que l’enquête judiciaire est en cours.
« Il est logiquement en droit de différer cette demande. On ne vous demande pas d’être à la place du Procureur général mais de comprendre que l’enquête judiciaire est en cours et qu’il ne faut pas évoquer l’article 151, alinéa 2 de la Constitution de la République démocratique du Congo du 18 février 2006 », a dit l’ancien bras droit du chef de l’État et numéro un du parti présidentiel.
Lundi, Kabund était attendu au Bureau de l’Assemblée nationale. A l’ordre du jour, le réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation sur l’autorisation des poursuites et la levée de ses immunités. Le nouvel opposant ne s’est pas présenté à cette deuxième rencontre, une position qu’il avait déjà adoptée lors de la première invitation jeudi dernier.