Nord-Kivu : Il y a des fictifs, déserteurs et morts parmi les 2 836 agents qui bénéficient de la prime de risque (grève des infirmiers)
Au Nord-Kivu, les infirmiers du grand Nord, dans la Division provinciale de la santé de Butembo, dénoncent le silence du gouvernement de Kinshasa face à leurs revendications.
Dans une interview accordée le samedi 28 août 2021, Mathe Maneno, communicateur des infirmiers grévistes, a déclaré que depuis le début de leur grève en juin 2021, 168 agents sur un total de 8 689 ont été enregistrés en juillet dernier dans les 17 zones de santé du pool de Butembo. Pour lui, ces chiffres restent insignifiants par rapport au nombre des prestataires de santé non reconnus par l’État.
A cela s’ajoutent les agents fictifs et décédés qui continuent à bénéficier de leur prime de risque, dit-il. Ce syndicaliste souligne que face à cette situation déplorable, les infirmiers menacent d’initier d’autres stratégies pour revendiquer leur droit.
« Dans le grand nord, nous avons un effectif de 8 689 agents. Sur ces 8 689 agents, seuls 168 ont été alignés. Le gouvernement joue avec les professionnels de la santé. Il y a un risque que le feu soit maintenant allumé plus haut que cela. Parmi ces 8 689 agents, ceux qui perçoivent des salaires, il nous présente 516 agents. Ces 516 agents sont aussi à l’âge de la retraite. Ce sont des gens qui ont obtenu leurs matricules en 1992. Ceux qui reçoivent une prime de risque sont 2.836 agents. Parmi ces 2.836 agents, il y a les fictifs, il y a les déserteurs, il y a aussi les décédés. Cela veut dire que la grève reste en place », a déclaré Mathe Maneno.
Les infirmiers de la partie nord de la province ont déclenché le mouvement de grève le 2 août 2021. Ils réclament l’alignement de certains de leurs membres sur la liste de la prime de risque, mais aussi leur prise en compte au même titre que les médecins.
Par Martin Leku, Butembo.