Nord-Kivu : Vives tensions à Butembo, plusieurs blessés et des interpellations signalés
Des altercations ont éclaté depuis la matinée de ce jeudi 23 décembre 2021, entre les forces de l’ordre et des manifestants dans la ville de Butembo, en province du Nord-Kivu.
Ces échauffourées ont été provoquées suite à la mort par balle d’un taximan moto, membre de l’Association des Taximen de Motos et Véhicules, ATAMOV/Butembo. Le drame s’est produit au niveau du pont appelé Mawulinga, au quartier Kitulu, dans la commune de Mususa.
La situation a dégénéré après que le corps du conducteur de la moto a été transporté, sur ordre de l’auditeur militaire, à la morgue de l’hôpital général de Matanda. Et des manifestants en colère ont barricadé les principales voies publiques de la ville, empêchant la circulation.
Dans cette ambiance électrique, les éléments de la Police nationale congolaise (PNC), appuyés par des soldats des FARDC, ont utilisé des gaz lacrymogènes et des coups de sommation pour dégager les routes. Réagissant à cette action entreprise par les services pour se frayer un chemin, soudainement , les manifestants, dont la plupart n’étaient même pas des taximen, ont commencé à lancer des projectiles sur les policiers et les militaires.
D’après le commandant intérimaire de la PNC du commissariat urbain de Butembo, le bilan provisoire fait état de cinq (5) policiers grièvement blessés lors des altercations.
« Pour le moment, nous venons d’enregistrer cinq cas de policiers blessés. Il s’agit encore d’un bilan provisoire. Il y a aussi des personnes arrêtées parmi les manifestants. Je ne connais pas encore le nombre exact », a déclaré Polo Ngoma Di-Ntoto Jean-Paul.
Cette situation a créé une paralysie des activités socio-économiques dans le centre-ville de Butembo. Les magasins, boutiques, pharmacies, galeries, etc. sont restés fermés. Il en est de même pour les stations d’essence, certaines écoles, les sociétés de télécommunication et les sociétés bancaires et de micro-finance.
Pour le commandant de la police par intérim, cette paralysie a créé un manque à gagner pour la ville, dont la plupart des habitants ne vivent que du commerce.
« Les désordres ne peuvent pas construire un pays, ils ne peuvent pas développer une ville. Pour développer une ville, il faut la paix. S’il y a un problème, il faut trouver une solution. Le cas de la mort humaine, personne ne peut l’accepter. Les motards qui sont victimes sont calmes. Il y a d’autres infiltrés qui ne veulent que créer du désordre pour paralyser la ville. Quel manque à gagner pour la ville! Butembo est une ville commerciale, regardez le fait que toute la journée, nous n’avons pas ouvert », a déploré le commissaire supérieur principal Polo Ngoma Di-Ntoto Jean-Paul.
Cependant, d’autres sources avancent le chiffre d’un mort du côté des civils. La victime serait une jeune fille touchée par une balle perdue. Cette information est démentie par la police.
Martin Leku, Butembo