
Le gouvernement congolais dénonce de graves violations des droits humains et de la souveraineté nationale dans la partie Est de la RDC par le Rwanda et le M23.
Entre le 12 avril et le 7 mai 2025, 308 civils auraient été tués dans l’est de la République démocratique du Congo, selon les accusations portées par les autorités congolaises contre les rebelles du M23. Le ministre de l’Intérieur a également signalé 124 cas de viols recensés dans les zones sous contrôle du mouvement armé, ainsi que 315 cas de tortures physiques.
En plus de ce lourd bilan humain, les autorités rapportent des cas d’enrôlements forcés, dont 35 jeunes du territoire de Nyiragongo en date du 23 avril, ainsi que des arrestations arbitraires dans des conditions qualifiées d’inhumaines. Plusieurs cas de pillage systématique et la destruction d’immeubles appartenant à l’État ont été signalés dans plus de 11 sites de la province du Sud-Kivu.
Dans un communiqué officiel de ce jeudi 8 mai 2025, le gouvernement congolais affirme que ces actes constituent une violation flagrante du droit international, en contradiction avec la Charte des Nations Unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine et la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’executif central par le canal du ministère de l’intérieur dénonce également une stratégie de déstabilisation institutionnelle, marquée par la transformation illégale d’entités coutumières en cités ou centres administratifs. Des chefs coutumiers sont liquidés et remplacés par des individus sans légitimité traditionnelle. Pour Kinshasa, l’enlèvement, le 4 avril dernier, du Chef de groupement de Rusayo, Janvier Kabumba Bangumya, et de son fils, illustre cette dynamique.
Parallèlement, le gouvernement affirme que les rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise poursuivent l’instauration d’une administration parallèle, caractérisée par la nomination illégale de chefs de divisions, centres et cellules, privant ainsi l’État congolais de son autorité sur une partie de son propre territoire.
Violations du cessez-le-feu et militarisation croissante
Le communiqué alerte également sur la militarisation continue des zones de conflit, avec un renforcement des troupes RDF/M23-AFC sur plusieurs lignes de front. Des attaques ciblées contre les forces armées congolaises (FARDC) ont été observées, ainsi que des bombardements aveugles sur des zones fortement peuplées à Lubero, Rutshuru, Masisi (Nord-Kivu), mais aussi à Kalehe, Kabare, Fizi et Walungu (Sud-Kivu).
Exploitation illégale des ressources minières
Le gouvernement congolais dénonce également l’extraction illégale des ressources naturelles, notamment dans la région de Rubaya. À titre d’exemple, le ministère de l’intérieur révèle que le 2 mai 2025, une entreprise rwandaise, DELTA TWO CONSTRUCTION SARL, a lancé les travaux de réhabilitation de la route Sake-Masisi, dans une zone riche en minerais stratégiques, sans autorisation des autorités congolaises.
Le ministère de l’Intérieur annonce poursuivre la documentation de toutes ces violations, dans l’objectif de traduire les responsables en justice. Il lance un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures urgentes visant à faire respecter la souveraineté de la RDC, à protéger les populations civiles, et à restaurer l’ordre constitutionnel dans les régions concernées.
La Rédaction