
Le gouverneur militaire de l’Ituri, le Lieutenant-Général Johnny Luboya N’Kashama, s’est exprimé vendredi 30 mai 2025 sur la détresse persistante des veuves de militaires, dénonçant l’inaction des autorités compétentes face à une situation qui, selon lui, menace directement la cohésion et l’efficacité des forces armées en opération.
En s’adressant à la presse, le général Luboya N'kashama a évoqué une problématique ancienne mais toujours non résolue : l’identification et la prise en charge des veuves des soldats tombés au front.
« Cela fait plusieurs années que ce dossier traîne. L’Inspection générale des FARDC est intervenue récemment, mais les mêmes constats reviennent à chaque fois, sans avancée significative », a-t-il déclaré.
Il a pointé du doigt les lenteurs administratives et l’absence de mesures concrètes malgré la transmission de plusieurs rapports officiels, y compris lors de la récente visite du Président de la République en Ituri.
« Aucun responsable n’a été interpellé alors qu’ils avaient la charge de résoudre ce problème. Cette indifférence est incompréhensible », a-t-il déploré.
Le gouverneur militaire a souligné les répercussions directes de cette situation sur les soldats en mission.
« Lorsqu’un militaire au front apprend que les veuves de ses frères d’armes ne sont ni indemnisées ni soutenues, il peut douter du sens de son sacrifice. Cela affecte profondément le moral des troupes et peut compromettre les opérations en cours, notamment contre la coalition CRP-M23 », a-t-il averti.
Réagissant aux critiques sur la gestion des ressources militaires, le lieutenant-général a tenu à clarifier son rôle : « L’approvisionnement en vivres des militaires est désormais assuré tous les 15 jours, et le budget alloué à l’alimentation a été multiplié par quatre. Pourtant, en cas de dysfonctionnement, c’est à moi que l’on s’en prend, alors que je ne fais pas partie de la chaîne de gestion logistique. Mon rôle se limite à la conduite des opérations sur le terrain ».
Il a appelé à une meilleure gouvernance des ressources militaires, à un suivi rigoureux des effectifs, et à une implication effective des structures compétentes afin de préserver la stabilité et l’engagement des forces armées en Ituri.
Joël Heri Budjo