Le président de l’Alliance des démocrates chrétiens du Congo (Addcongo) et porte-parole de la coalition Lamuka, Prince Epenge, a dénoncé jeudi la recrudescence des braquages violents dans la capitale congolaise et appelé à une réforme « radicale » du dispositif sécuritaire, allant jusqu’à proposer l’autorisation du port d’arme pour certaines catégories de civils notamment les cambistes et commerçants.
« Il faut prendre le taureau par les cornes. L’État a démissionné, les citoyens doivent se défendre eux-mêmes », a déclaré M. Epenge dans un message transmis à la presse, fustigeant l’inaction des autorités face à la montée de l’insécurité urbaine.
Depuis plusieurs semaines, Kinshasa est le théâtre d’une série d’attaques à main armée visant notamment les cambistes, les commerçants et les institutions financières. À Bibwa, en périphérie de la capitale, plusieurs braquages récents ont fait des morts et des blessés, provoquant la panique parmi les habitants.
Selon le leader de l’Addcongo, « trop de morts, trop de blessés, trop d’argent perdu » témoignent de l’incapacité du ministère de l’Intérieur, du gouvernorat et de la police provinciale à assurer la sécurité des citoyens. Il estime que les cambistes, les banques et les commerçants les plus exposés devraient pouvoir être armés pour se protéger.
Cette proposition, inédite dans le contexte congolais, relance le débat sur la sécurité civile et la responsabilité de l’État. Plusieurs observateurs mettent toutefois en garde contre le risque de dérive vers une militarisation de la société.
Alors que les braquages se multiplient dans la capitale, l’appel de Prince Epenge intervient comme un signal d’alarme adressé au gouvernement, sommé de réagir face à une insécurité grandissante qui mine la confiance des opérateurs économiques.
Daudi Amin