
Isabelle Kibassa Tshisekedi, fille de feu Frédéric Kibassa et membre de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS-Kibassa), s'est dite prête à servir la province du Lualaba, l’une des provinces minières de la République démocratique du Congo (RDC).
D’après le site d'information Foxtimes Congo, Isabelle est arrivée dans la ville de Kolwezi, située dans le sud-est du pays, mercredi après-midi. L'ancienne députée provinciale d'origine belgo-congolaise, qui a précédemment occupé le poste de conseillère en économie, tourisme, agriculture et éducation, a jeté son dévolu sur le Lualaba, une province riche en minerais stratégiques et abritant plusieurs multinationales minières.
Isabelle Kibassa Tshisekedi n'a pas encore annoncé publiquement son intention de se présenter au poste de gouverneur de la province. Cependant, certains de ses proches collaborateurs pensent qu'elle ferait une excellente autorité provinciale et qu'elle pourrait potentiellement remporter l'élection au poste de gouverneur. Toutefois, seuls le résultat des urnes déterminera en définitive le prochain locataire du gouvernorat de cette province.
Ces deux dernières années, le Lualaba a été géré par un gouverneur intérimaire à la suite d'allégations de détournement de fonds à l'encontre de l'ancien gouverneur Richard Muyej Mangez Mans, accusé d'avoir détourné des fonds alloués à un projet agricole lors de la saison 2019-2020.
L’arrivée de Mme Kibassa à Kolwezi et les murmures qui proviennent de son camp sur sa probable candidature marquent le début d'une longue bataille pour la succession à la tête du Lualaba. Le vrai duel pourra potentiellement se jouer entre Isabelle Kibassa Tshisekedi qui est la belle-sœur du président de la République, et l'actuel gouverneur intérimaire, qui pour le moment reste fidèle au Chef de l’Etat. Isabelle devra relever d'importants défis pour détrôner la gouverneure intérimaire Marie-Thérèse Masuka Saini, qui compte également plusieurs amis et partisans au sein du clan Tshisekedi.
Les événements sur terrain montrent par ailleurs que l'autorité morale du parti politique Front des Indépendants de la Démocratie Chrétienne (FIDEC), Marie-Thérèse Masuka Saini devra également retrousser les manches pour préserver son poste. Bien qu’elle a promis sa loyauté au Président, elle est actuellement sous la pression des critiques. Pour les militants pro-Muyej, l’actuelle numéro un de l’exécutif du Lualaba a considérablement échoué dans la gestion de la province. Ce qui conduit certains observateurs à s'interroger sur les capacités de l'intérimaire à gagner la course au gouvernorat et surtout à relancer le développement dans cette province.
Le Président Felix Tshisekedi est clairement pris en tenaille pour faire un choix calculé. Changement ou pas, à la tête de la province du Lualaba, son choix aura des conséquences importantes à l'approche des élections générales prévues en décembre 2023.
Il est à noter que l’organisation de l'élection du gouverneur du Lualaba a été un sujet de conversation majeur au sein de la population locale ces dernières semaines,et ce, depuis la démission en janvier dernier de Richard Muyej, mis à l’écart de la gestion de la province depuis deux ans. “Ça fait deux ans que je suis loin de ma province, deux ans que ma province tâtonne, deux ans que ma province peine à soutenir l’élan de relance. J’estime qu’il était temps que j’arrête. Je ne sais pas exercer mes fonctions à 2000 kilomètres de ma province. Il était temps que j’arrête et que je donne la chance à la gouvernance de retrouver la légitimité à travers des élections libres et transparentes pour qu’enfin les bases de relance soient consolidées. Je ne voudrais pas être l’obstacle de développement à une province que j’aime beaucoup. Bref, c’est en toute liberté que j’ai déposé ma démission », déclarait alors, l’ex gouverneur Muyej.
Adrien Ambanengo, Lubumbashi